Braquage d'Orange à Mazamet. "Une équipe parfaitement organisée", l'un des auteurs condamné à Castres
L'un des quatre individus interpelés après le braquage avorté de la boutique Orange de Mazamet (Tarn) jeudi dernier, a été condamné à 30 mois de prison dont un an avec sursis par le tribunal de Castres. La petite équipe débarquait de la région lyonnaise pour piller les boutiques de téléphonie tarnaise.
Publié : 20 janvier 2025 à 18h26 par Axel Mahrouga
Que faisait ce jeune homme de 20 ans, originaire de la région lyonnaise, dans le sud du Tarn, à parcourir les magasins de téléphonie ? A vrai dire, selon sa version, une heure avant de passer les frontières de notre département, lui même ne le savait pas.
Ce lundi 20 janvier 2025, l'un des quatre auteur présumé du braquage avorté de la boutique Orange de Mazamet était jugé devant le tribunal correctionnel de Castres, en comparution immédiate. De la petite bande arrêtée la semaine dernière, le prévenu était le seul majeur et le conducteur du véhicule qui a servi au braquage.
Résidant à Saint Priest, dans la banlieue de Lyon, le prévenu relate son parcours qui l'a entrainé au pied de la Montagne Noire. Une dette, d'abord, contractée auprès d'un "grand" de son quartier pour 4000 euros. Lorsque son créancier termine en prison, ses proches se font de plus en plus pressants pour qu'il rembourse la somme. Fauché, il choisit une alternative : celle de rendre un "service".
Deux véhicules partent alors du Rhône vers le Tarn : Une Peugeot 3008 qui servira aux braquages et une Mégane, planquée un peu plus loin, pour s'exfiltrer. Trois mineurs, eux aussi recrutés dans la cité, l'accompagnent.
Après des repérages depuis Castres, ils démarrent leur série par une tentative de vol à Carmaux. Les gendarmes arrivent, entre-temps, à les géolocaliser, et préviennent les policiers de Mazamet de leur arrivée imminente. Un dispositif se met en place et aux alentours de quinze heures trente, le SUV déboule dans la zone de la Molière.
"Je me dis que je vais mourir"
Les trois mineurs tentent d'abord de braquer la boutique SFR mais les portes sont fermées. Ils se rabattent alors sur leur concurrent situé just à côté. Armés de crics, deux d'entre eux embarquent un employé vers le coffre, le troisième monte la garde à l'entrée pendant que le prévenu les attend dans la voiture. "C'était ultra violent, ça s'est passé très vite", témoigne l'une des clientes à la barre. "Ils ont hurlé "c'est un braquage". Je me dis que je vais mourir, qu'ils vont me prendre en otage ou que je vais prendre une balle perdue".
Les trois mineurs sont interpellés sur place. Le prévenu lui, prend la fuite, en percutant une voiture des forces de l'ordre. "Je fuis vers le golf, je suis sorti du véhicule et je suis parti en courant", relate le jeune homme devant le tribunal. Dans sa fuite, il saute dans le Thoré et les gendarmes le repêche en état d'hypothermie sévère. "La gendarmerie m'a sauvé je les ai remercié mille fois !"
Une peine "extrêmement ferme" demandée
A la barre, le conducteur reconnait presque tous les faits et donne sa version d'une voix faible. S'excuse plusieurs fois auprès de la cliente venue témoigner ce lundi à la barre. Sans casier judiciaire, "il est victime d'une machine plus grande que lui", plaide son conseil.
Pourtant, la procureure de Castres, Elodie Buguel, demande, de son côté une peine "extrêmement ferme" à son égard : 3 ans de prison dont un an avec sursis probatoire. "On ne peut pas sermer la terreur dans une zone commerciale en venant de l'autre bout de la France", développe la représentante des intérêts de la société.
Finalement, le jeune homme sera condamné à 30 mois de prison dont un an avec sursis probatoire pour tentative de vol aggravé et recel de bien. Aucun téléphone n'a quitté les lieux et le braquage n'a pu être stoppé que par l'intervention des forces de l'ordre. Il repart, comme il est arrivé, sous escorte des agents de la pénitentiaire, devant les yeux de sa mère et de son frère, descendus de Lyon pour assister au procès. Ses trois autres complices seront jugés ultérieurement dans leur juridiction de résidence.