Témoignage exclusif 100% Radio - « je n’ai aucun souvenir des finales que j’ai jouées » - l’ancien international Patrick Tabacco prend à son tour la parole au sujet des commotions dans le rugby

C’est un témoignage fort que nous vous proposons ce lundi 14 avril sur 100% Radio. Celui de Patrick Tabacco, ancien joueur international de rugby. Aujourd’hui âgé de 51 ans, il a évolué au plus haut niveau entre 1995 et 2008 avec les clubs de Colomiers, du Stade Français, de la Section Paloise ou encore de Castres. Il compte 18 sélections avec l’équipe de France. En fin de semaine dernière, le témoignage de Sébastien Chabal l’a fait réagir : l’actuel consultant de Canal+ a déclaré ne plus se souvenir des matchs joués durant sa carrière ni de la naissance de ses enfants. La faute selon lui aux commotions subies sur les terrains.

Des déclarations qui n’ont pas étonné Patrick Tabacco : « ça ne m’a pas vraiment surpris car je tiens un peu le même discours. J’ai très peu de souvenirs de mes matchs, j’ai quelques flashs de certaines rencontres, et encore c’est difficile, il faut que je creuse. J’ai surtout perdu toutes les émotions, toutes les sensations et toute la pression que l’on pouvait vivre dans ces moments-là. »

Patrick Tabacco a été champion de France avec le Stade Français en 2003 et 2004. 2 titres gagnés au Stade de France et dont il ne se souvient pas : « je n’ai aucun souvenir des finales que j’ai jouées. J’ai l’impression que c’est mon frère qui a vécu cette carrière-là et que j’ai été spectateur de sa carrière. Comme si ce n’étais pas moi qui étais sur le terrain ce jour-là. Je sais qu’il y a d’autres joueurs qui se souviennent de tout. Par exemple Christophe Laussucq, qui est une bible du rugby, lui il se rappelle des matchs et des scores. Ça me fait rêver mais est-ce que si je n’avais pas eu ces commotions-là, j’aurais la même mémoire que lui, je n’en suis pas sûr. »

L’ancien 3^e ligne a fait 3 grosses commotions durant sa carrière : la première en cadets alors qu’il évoluait à l’Isle Jourdain. La deuxième avec le Stade Français et la dernière avec la Section Paloise en 2004. Mais Patrick Tabacco n’impute pas forcément l’absence de souvenirs à ces KO : « j’ai souvent eu tendance à dire que c’est lié au fait qu’on était dans des états un peu seconds dans ces moments-là. Surtout quand on est sur le terrain et qu’on manque d’oxygène, on manque de lucidité. Donc je pense que l’on mémorise beaucoup moins les choses que dans le civil. »

Par contre dans sa vie de tous les jours, Patrick Tabacco dit n'avoir aucune séquelle ni aucune perte de mémoire.