Un enfant brûlé à la soude à Toulouse, la mère témoigne
Mercredi 18 septembre un petit garçon est brûlé à la soude caustique en faisant du toboggan. Cet enfant, c’est Waïl, il a à peine deux ans et a subi une greffe de la peau. Les faits se sont déroulés à Toulouse dans le quartier des Izards. Deux semaines après, la mère de famille témoigne.
1er octobre 2024 à 18h46 par Louisa Destugues
Ce mercredi comme chaque jour, Waïl est à la crèche et sa sœur à l’école maternelle. C’est leur père qui vient les chercher et pour passer un petit moment privilégié avec ses enfants, il les emmène au parc. Comme à chaque fois, Waïl se dirige vers le toboggan. La mère pointe du doigt la chance qu’ils ont eue dans cet accident « habituellement, il fait toujours du toboggan tête et mains en avant, cette fois, il a décidé de se mettre assis ».
La mère de famille qui n’était pas présente, décrit ce que son mari lui a raconté : « quelques temps après la descente, Waïl se met à se gratter, mais mon mari est loin de s’imaginer ce qui est en train d’arriver. Après quelques minutes, Waïl se met à hurler et tombe par terre ». Le père de famille, qui ne comprend pas ce qu’il se passe, décide de ramener les enfants à la maison. C’est une fois rentré qu’il remarque une tâche sombre sur le pantalon du petit garçon. Quand il lui enlève son vêtement, c’est la stupeur : « Waïl a sur la jambe une tâche noire, couleur charbon de plusieurs centimètres ». Immédiatement, les pompiers sont appelés et le petit transporté à l’hôpital pour enfant. Les médecins trouvent alors l’origine de cette tâche. L’enfant a été brûlé au troisième degré par un produit corrosif, de la soude caustique. Il a dû subir plusieurs opérations chirurgicales, dont une greffe de peau. Aujourd’hui Waïl, fait toujours des allers-retours à l’hôpital.
Mais alors comment cet accident a-t-il pu arriver ?
Deux collégiens de 12 ans ont reconnu être les auteurs des faits. Ils ont acheté de la soude caustique dans un magasin Aldi avant d’en répandre sur le toboggan de l’aire de Jeux Rosa Parks dans le quartier des Izards. Ils ont passé deux jours en rétention avant d’être rendus à leurs parents. Ils devaient être examinés par un psychiatre pour vérifier leur capacité de discernement.
« Je ressens de la colère contre ces enfants qui ont fait un acte criminel, mais aussi contre le magasin qui a vendu ce produit à des mineurs » attaque la mère de famille. Waïl a eu sa greffe le 27 septembre, « aujourd’hui, il va bien, mais tous les jours, c’est ‘maman, bobos aïe, aïe, aïe’ » raconte la maman, désemparée de voir son petit garçon qui n’a pas encore deux ans dans cet état, « ça fait mal au cœur d’être impuissante face à la douleur de mon fils […] tout ce que je peux faire, c’est lui donner des petits médicaments ». Après l’opération, l’enfant aura un suivi psychologique, « il y a un traumatisme, il est peut-être petit, mais un enfant ce n'est pas bête, ce sont des éponges à cet âge-là » raconte la mère de famille qui veut déménager du quartier.
Ce qu’elle aurait aimé, c’est au moins une lettre d’excuses, que ce soit du magasin ou des deux mineurs : « on peut être un enfant et commettre des bêtises, il n’y a pas de problème, mais au moins excusez-vous. Ça n’enlèvera pas la gravité du drame, mais au moins, on se serait dit qu’ils reconnaissaient un peu l’erreur qu’ils ont faite ».
Aujourd’hui, l’avocat de la famille, Me Debuisson, prévoit d’attaquer le groupe Aldi France sur le plan pénal pour mise en danger de la vie d’autrui et complicité de blessures involontaires. Il demande également un million d’euros de dommages et intérêts.