Toulouse. "J'aimerais juste accueillir ma fille et ma mère", les sans-abris face à l'isolement

Dans la rue de Toulouse, l'isolement social est une barrière de plus pour les sans-abris. Pour passer outre cette dernière, le Secours catholique a pris l'habitude de se poser et de se mettre à la hauteur des sans-abris. Au-delà de la distribution alimentaire, certains bénévoles tentent de créer un véritable lien social, à l'image d'Alexandre qui a déjà dormi sur le pavé toulousain par le passé avant de retrouver du travail et un logement en foyer. Désormais, il est devenu le référent des maraudes dans la Ville Rose et n'hésite pas à s'arrêter durant de longues minutes pour parler avec les sans-abris. "J'ai été dans la même situation donc je sais comment leur parler, quoi leur dire. L'idée c'est de les comprendre au maximum, chaque personne est différente, a son propre parcours. Je parle beaucoup avec eux", confie-t-il. A la rue depuis 3 ans, Djibril prend le temps de discuter avec Alex au détour du supermarché du quartier Saint-Michel. "Ce dont j'ai envie... J'aimerais juste accueillir ma fille et ma mère. Avoir une table et une chaise à leur proposer pour boire un café et discuter."

Selon la directrice de la délégation Ariège Haute-Garonne, Lydie Carloux-Yog, "certains cherchent parfois juste à discuter, ils veulent combattre l'isolement social". En s'arrêtant pour apporter ce soutien, les maraudes durent parfois plus longtemps ou touchent moins de bénéficiaires, mais les bénévoles ne comptent pas leurs heures. "L'objectif de nos maraudes, c'est ce lien social. On a deux types de maraudes, en voiture le soir ou à pied l'après-midi. On prend des nouvelles des personnes, on leur demande comment ils vont, on s'assure qu'ils vont bien, etc. On cherche aussi à les accompagner vers des structures d'accueil ou des centres d'hébergement durant la journée", ajoute la directrice locale.