Top départ pour le projet de RER toulousain
Région Occitanie, Toulouse Métropole et Conseil départemental ont signé, ce mercredi, leur déclaration d’intention.
24 janvier 2024 à 15h05 par Brice Vidal
L’étoile ferroviaire toulousaine verra-t-elle le jour d’ici une quinzaine d’années ? Le projet était devenu le serpent de mer des mobilités régionales jusqu’en novembre 2022, date à laquelle le Président Emmanuel Macron lançait l’idée de développer à l’échelle de l’Hexagone une dizaine de SERM (Services express régionaux métropolitains). Saturée de voitures, Toulouse va évidemment candidater ! L'Occitanie est même la première à formaliser son intérêt.
Qu’est-ce que sera le futur RER toulousain ?
Le projet de l’étoile ferroviaire pour éviter le « tout-bagnole » est un cadencement de trains régionaux toutes les 10-15 mn aux heures de pointe tout autour de Toulouse ; au départ de Montauban au nord, l’Isle Jourdain à l’ouest, Carbonne et Auterive au sud, Villefranche-de-Lauragais à l’est et Lisle-sur-Tarn au nord-est. Carole Delga, Jean-Luc Moudenc pour Toulouse Métropole et Sébastien Vincini pour le département de la Haute-Garonne signaient leur déclaration d’intention ce mercredi, dans une atmosphère d’union sacrée ; « c'est un jour heureux, je plaidais il y a un an pour un Big Bang des mobilités lors de ma prise de fonction, le Conseil départemental est prêt à investir » rappelait son président Sébastien Vincini.
Qui paie et comment ?
La présidente de la région rappelait la nécessité de construire de nouvelles infrastructures pour matérialiser le futur projet « il faut, avant de lancer le RER toulousain, renforcer les lignes existantes, électrifier, investir dans la signalisation et créer un titre unique de transport pour le report modal ». Un chantier colossal évalué à 4 milliards d’euros, sans même compter l’investissement de fonctionnement.
Tous saluaient le volontarisme de l’Etat sur ce dossier, mais soulignaient s’agissant de l’enveloppe nationale débloquée de 700 millions d’euros : « on est très loin du compte ». Pour Jean-Luc Moudenc, l’Etat doit pourtant être « la locomotive du financement ». Les grands politiques locaux plaidaient aussi pour qu’on leur accorde « une fiscalité plus avantageuse, le fléchage du financement des concessions autoroutières (qui prennent fin en 2028), voire le déplafonnement du versement mobilités ». Seules solutions pour que chacun dégage les marges nécessaires à la construction du RER toulousain.
Le calendrier
Les collectivités déposeront la candidature au mois de mai, avant une conférence de financement en juin. Le dossier devrait être ficelé fin 2024. Pour quel bénéfice au plan environnemental, puisque la logique est de décongestionner Toulouse en facilitant les déplacements ? Combien de voyageurs seront concernés ? Autant de question à objectiver. La dernière étude faisant autorité démontrait en 2013 qu’à échelle de l'agglomération, « un usager des transports en commun sur 13 empruntait le TER contre 12 sur 13 empruntaient le bus, le tram et le métro » rappelait Jean-Luc Moudenc, partisan d’une forme de « oui, mais » sur la question du SERM « on verra combien ça coûte, combien on évite de rejets de gaz à effet de serre et on verra combien l'Etat est prêt à investir... »
Il y a tout juste un an lorsque j’ai été élu Président du Conseil départemental de la @HauteGaronne, j’ai dit la nécessité de se mettre autour de la table pour un « big bang des #mobilités ». pic.twitter.com/Pp5fVeckcx
— Sébastien Vincini (@SebVincini) January 24, 2024
Cet après-midi, j'ai apporté mon soutien à la candidature de notre aire urbaine au label de « service express régional métropolitain (SERM) » créé par l'Etat.
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) January 24, 2024
L'ambition du Président de la République pour les mobilités périurbaines est nécessaire et louable. Mais j'ai rappelé… pic.twitter.com/eKtVeegFTi