Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : jusqu'à 4 ans de prison pour les accusés
La qualification terroriste a été abandonnée pour la majorité des accusés.
24 février 2024 à 7h40 par La rédaction avec AFP.
Des condamnations largement plus basses que celle demandées, plusieurs acquittements, et un sérieux rappel de ce que constitue l'association de malfaiteurs terroriste. La cour a prononcé vendredi soir des peines allant jusqu'à quatre ans d'emprisonnement au procès des attentats de Trèbes et Carcassonne.
Sur les cinq accusés jugés devant la cour d'assises spéciale de Paris pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", quatre ont été acquittés pour cette infraction, et seulement condamnés pour des délits connexes.
Seule Marine Pequignot, la petite amie radicalisée de l'époque de l'assaillant qui avait tué quatre personnes ce 23 mars 2018 avant d'être abattu dans l'assaut des forces de l'ordre, a été reconnue coupable de cette infraction. La jeune femme d'aujourd'hui 24 ans a été condamnée à cinq ans d'emprisonnement dont deux ans avec sursis, et ne retournera pas en prison. La peine est bien inférieure à celle qu'avait demandée le parquet national antiterroriste (Pnat) dans ses réquisitions, 11 ans.
Les magistrats ont également décidé que Samir Manaa, 28 ans, contre qui le Pnat avait requis la deuxième peine la plus lourde (10 ans) pour avoir accompagné Radouane Lakdim acheter le couteau qui blessera mortellement le gendarme Arnaud Beltrame pendant l'attentat revendiqué par l'Etat islamique, devait être acquitté de l'association de malfaiteurs terroriste. Il a uniquement été condamné pour un délit connexe sur de la détention d'armes (sans lien avec l'attentat) à trois ans d'emprisonnement.
Ce dossier est "particulièrement emblématique des limites à poser" à "l'association de malfaiteurs terroriste", une infraction "fourre-tout" voir "poubelle", avait prévenu pendant les plaidoiries de la défense Me Emmanuelle Franck.