Manifestation des agriculteurs près d'Albi : “On marche sur la tête, on n'a aucune réponse”

La détermination. Voici le maître mot des agriculteurs qui bloquent depuis plusieurs jours des axes routiers stratégiques. Ils attendent des annonces et surtout des actes de la part du gouvernement de Gabriel Attal. Le ras-de-bol est général. Ce mardi, c’est près d’Albi, que 200 à 300 tracteurs ont bloqué la RN88 à hauteur du lycée Fonlabour dans les deux sens.

Une manifestation qui s’inscrit dans le mouvement agricole actuel en Occitanie. “Quand on est dehors on peut dire que ça va mal. Là ça va extrêmement mal. Depuis le 30 octobre et les panneaux inversés, on marche sur la tête, on n'a aucune réponse. Il nous en faut le plus vite possible. On est sur un mouvement des agriculteurs qui n’en peuvent plus”, alerte Christopher Régis, président des Jeunes Agriculteurs du Tarn. Pour l’heure, les agriculteurs présents doivent rester sur le site jusqu’à demain après-midi. 

Un métier devenu trop difficile

La colère des agriculteurs fait aussi écho à un métier devenu trop compliqué à assumer pour la plupart des agriculteurs. Entre taxes hors de prix et baisse du prix des marchandises, il est difficile pour la plupart d’entre eux de s’en sortir. “C’est multifactoriel et il faut des actions immédiates. Il faut de la trésorerie dans les fermes. Il y a des burn-out, des suicides”, affirme Jean-Louis Médalle, installé sur la commune de Castelnau-de-Lévis.

De son côté, Paul Mas, basé à Poulan-Pouzols, souhaite comme beaucoup avoir des réponses de l’Etat : “ On a toujours plus de papiers, on nous impose des contrôles réguliers et en contrepartie, on nous réduit nos aides de subvention de la politique agricole commune.”

Des annonces attendues de Gabriel Attal

Depuis sa prise de fonction, Gabriel Attal doit gérer ce dossier qui pourrait bien devenir très épineux en France si ce mouvement prend une ampleur nationale. Le premier ministre a reçu les représentants de la FNSEA et des JA à Matignon ce lundi. L’ancien ministre de l’Education promet des mesures dans les prochains jours. Mais le secrétaire général de la FDSEA 81, Christophe Rieunau prend avec des pincettes ces promesses : “Il faut redonner de l'espoir. La volonté ici c’est de rester mobilisé sur le temps long pour s’assurer que les promesses ne restent pas sans réponse et pour que les solutions trouvées soient pérennes. On restera sur le qui-vive.”

Gabriel Attal a donc du pain sur la planche pour satisfaire l’agriculture française. Il ne reste plus qu’à voir quelles vont être ses premières mesures pour faire redescendre la pression.