Occitanie. "Des collègues se suicident tous les jours", des agriculteurs bloquent de nouvelles autoroutes
Sur l'A680 ou l'A62, les agriculteurs crient leur colère face aux restrictions environnementales et au prix du carburant.
22 janvier 2024 à 10h48 par Erwan Harzic
Les agriculteurs bloquent plusieurs axes routiers majeurs de la région.
L'A62 et l'A680 après l'A64
Parmi eux, l'A680 liant la commune de Verfeil à l'A68 ne fait pas exception. Sur cette autoroute de liaison, ils perturbent fortement le trafic depuis ce lundi matin et Florian, agriculteur local affilié à la FDSEA Haute-Garonne, crie sa colère. "Aujourd'hui, en frais de carburant, on explose parce que nos frais de tractions sont énormes. A côté de ça, on a une concurrence déloyale qui n'est pas dénoncée et on finance la guerre en Ukraine, indirectement, en rentrant du blé et du maïs ukrainien, à moitié pourri, d'il y a deux ans. En plus, on nous fait baisser les cours mondiaux, si ça ce n'est pas une concurrence déloyale", affirme l'agriculteur. Les accès à la centrale de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, sont bloqués lundi par des agriculteurs, tandis que l'autoroute A64 est toujours coupée en Haute-Garonne. L'autoroute reste coupée à cet endroit pour la cinquième journée. Une autre action était également annoncée dans l'ouest de l'Occitanie, des agriculteurs devant "se rassembler vers 10h00 à hauteur du péage de Perpignan-sud", selon la gendarmerie des Pyrénées-Orientales.
Vers un conflit long
En parallèle, les revendications des agriculteurs de la région sont multiples. Ces derniers demandent la baisse du prix du GNR (carburant) plus d'accompagnement de l'Etat au sujet des restrictions environnementales et des ressources en eau et en électricité, mais aussi une meilleure considération administrative. Toutes ces exigences font que "des collègues se suicident tous les jours, parce qu'ils n'y arrivent plus", selon Florian. "Tout ça confondu, on a des raisons de rester ici et de se faire entendre par nos ministres.[...] Il faudra que les ministres viennent rapidement (sur les piquets), car sinon ils vont faire face à une paralysie qui va se gangréner à toute la France, confie le professionnel de Haute-Garonne. Alors, s'ils veulent éteindre l'incendie, assez tôt, ils viennent, ils négocient et ils essayent de comprendre. On n'en démordra pas." Les agriculteurs promettent des blocages à long terme.