Castres. "L'évadé du commissariat" finit derrière les barreaux

Place en garde a vue ce samedi 20 juillet 2024, un homme de 22 ans a sauté du premier étage du commissariat avant d'être retrouvé par les forces de l'ordre. Il vient d'être condamné a 15 mois de prison ferme.

Commissariat de castres

22 juillet 2024 à 16h19 par Axel Mahrouga

" État de panique général" au commissariat de Castres (Tarn) ce samedi 20 juillet 2024. Placé en garde à vue pour des faits de violence intrafamiliales, un homme de 22 ans, d'origine tunisienne, s'est fait la malle en sautant du premier étage pendant son audition. Six heures de recherche intensive plus tard, les fonctionnaires réussissent a le retrouver près du Bolegason. Un dossier rocambolesque pour lequel le fuyard était jugé ce lundi 22 juillet devant le tribunal de Castres. 

A l'origine, un différend avec sa compagne. Enceinte, cette dernière souhaitait avorter, décision que ne partageait pas l'intéressé. Ammené devant un officier de police judiciaire pour s'expliquer sur ces faits de violence au sein de foyer, le prévenu va decliner son identité. Mais, dans l'autre pièce, sa compagne appelle l'individu par un autre prénom. De quoi attiser la curiosité du fonctionnaire qui fait vérifier son nom auprès de la préfecture. En pleine audition, le téléphone sonne. L'homme en face du fonctionnaire n'est pas celui qu'il prétend être. Confronté a son mensonge, l'interessé décide alors de sauter. 

Lors de sa deuxième interpellation, qui sonnait la fin de sa cavale, le prévenu tente de se défendre et assène un coup de poing a l'un des policier venu lui passer les menottes.

" Je voulais me suicider " 

Une cavale qui amènera l'individu a traverser la Durenque. C'est donc en combinaison de fortune blanche, qu'il se présente devant le tribunal ce lundi. Devant les juges, le vingtenaire dément avoir porté des coups sur les agents des forces de l'ordre. Le saut, lui, est reconnu. " Je voulais me suicider ", détaille le prévenu, en mimant un saut, la tête la première. 

En larmes a l'arrivée dans le box, l'homme craque en pleine audience. Des larmes de crocodile pour la procureure qui continue le déroulé de la journée. " Vous pouvez nous expliquer ce qu'il s'est passé à l'hôpital ? Vous avez mis le bazar parce que vous ne vouliez pas vous faire osculter par une femme", relate la parquetière. Devant la médecin, l'individu aurait crié " Allah Akbar", ce que ce dernier confirme.

Sous le coup de deux OQTF

Le jeune homme était déjà connu défavorablement de la justice. Ou tout du moins son alias. Principalement pour des faits liés au stupéfiant. Arrivé sur le territoire français en 2017 par le biais d'un passeur, le prévenu est en situation irrégulière et fait l'objet de deux obligations de quitter le territoire français (OQTF). La première sous son pseudonyme et la deuxième a été prononcée ce dimanche par la préfecture du Tarn suite à ces faits, cette fois sous son vrai nom. 

Son avocate, maître Océane Dubois, pointe cependant une "certaine disproportion" entre les coups rapportés par les forces de l'ordre et ceux reçus par son client. Pas de caméras ce jour là, précipitation oblige argue le parquet. " Dans l'urgence je veux bien qu'on oublie les caméras mais on oublie pas les armes", grince le conseil. 

Pour ce " bon candidat pour les JO ", le ministère public requiert 10 mois de prison ferme pour les violences et 5 mois pour l'évasion avec un mandat de dépôt. Une demande suivie par les juges qui prononcent également une interdiction du territoire français. Le prévenu pourrait être renvoyé en Tunisie après avoir purgé sa peine. Mais avant, il devra faire un saut a la maison d'arrêt de Béziers.