Toulouse. Les automobilistes poussaient volontairement des cyclistes dans le fossé "pour le fun"
12 victimes avaient été recensées. Les deux jeunes gersois ont reconnu l’essentiel des faits.
Illustration - cyclistes
Crédit : @Adobeid
31 janvier 2024 à 18h28 par Brice Vidal
Les individus « s’amusaient » à pousser les cyclistes dans le fossé. Deux automobilistes de 20 et 22 ans étaient jugés en comparution immédiate ce mercredi à Toulouse, pour violences en réunion.
Ils renversaient ou frappaient les cyclistes « pour rire »
Ils avaient volontairement fait sortir de la route une douzaine de cyclistes en Haute-Garonne et dans le Gers au cours de l’année 2023. Les prévenus, originaires de l’Isle Jourdain (Gers), circulaient plaques d’immatriculation dissimulées. Certaines victimes avaient été blessées, l’une s’étant même fait prescrire 25 jours d’ITT. Les deux cousins avaient sévi d’avril à décembre en dix lieux distincts : Cadours, Pujaudran, Menville ou Léguevin entre autres. A bord de leur véhicule, les auteurs poussaient ou frappaient violemment les cyclistes pour les faire chuter. « Ils s’enfuyaient en riant, c'est de la débilité profonde et l'histoire a duré 10 mois quand même » a rappelé un des avocats des parties civiles, Me Brice Zanin.
Les prévenus changent de version à l’audience
Dans le box, même collier de barbe, même catogan, les deux prévenus reconnaissaient l’essentiel des faits, « on a pris ça comme un jeu, ça nous faisait rire, j’ai honte aujourd’hui » expliquait l’un ; « c’est complètement débile, d’une immaturité totale » renchérissait l’autre.
Ils avaient nié lors de leurs gardes à vue, malgré des faits caractérisés avec précision par l’enquête des gendarmes : le téléphone d’un des auteurs bornaient presque à chaque fois sur les lieux et aux heures des faits, principalement en rase campagne. Une partie de plaque d’immatriculation avait aussi été relevée par une des victimes, qui ont permis de réaliser les portraits-robots. Enfin, l’un des prévenus a déjà été poursuivi pour des violences sur des cyclistes. « Pourquoi masquiez-vous votre plaque » demandait un des assesseurs « pour pas qu’on la repère » avouait le prévenu un peu candide « donc vous partiez chasser du cycliste » concluait le magistrat. Le parquet requérait 24 mois de prison dont 12 avec sursis (partie ferme sous bracelet électronique), l'annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser pendant 6 mois. Le tribunal suivait les demandes de la vice-procureure de la République, Sterenn Hell. Les prévenus étaient également condamnés à verser 1500 euros de dommages et intérêts à chacune des cinq personnes constituées partie civile.