Toulouse. Laurence Arribagé condamnée à 5 ans d’inéligibilité, elle doit démissionner

Aujourd’hui adjointe aux sports à la mairie de Toulouse, l’ancienne députée a comparu en décembre pour une tentative de déstabilisation lors des législatives de 2017.  

Laurence Arribagé le 30 mai dernier.

Crédit : @100%Radio

29 janvier 2024 à 15h18 par Brice Vidal

Les juges parisiens de la XIIe chambre correctionnelle ont condamné, ce lundi, Laurence Arribagé à 3 ans de prison avec sursis, 10 000 € d'amende ainsi qu’une peine d'inéligibilité de 5 ans, avec exécution provisoire. L’adjointe aux Sports à la mairie de Toulouse doit démissionner, avant même un éventuel appel.


Cette proche de Jean-Luc Moudenc était poursuivie pour dénonciation calomnieuse, recel de violation du secret professionnel et recel de prise illégale d'intérêt. La justice reprochait à la députée sortante d’avoir, lors des élections législatives de 2017, ourdi un complot visant à déstabiliser la candidate LREM dans la 3e circonscription de Haute-Garonne, Corinne Vignon. Laquelle avait été accusée à tort de fraude fiscale et de travail dissimulé. L'objectif selon les enquêteurs : ternir l'image de sa rivale avant le second tour. Corinne Vignon avait remporté le scrutin avec 52,9% des voix.


Egalement poursuivi dans cette affaire, l'ancien directeur régional adjoint des finances publiques d'Occitanie, Marc Menvielle, est condamné à la même peine que Laurence Arribagé. Quant à l'ex-employeur et ami de Corinne Vignon, Frédéric Sartorelli, il écope de 18 mois de prison avec sursis, une amende de 10 000 € et 5 ans d'inéligibilité. 

Les réactions

Son mentor et ami, le maire de Toulouse réagissait en fin de journée lundi ; "je garderai donc pour moi mes sentiments et opinion face au rude jugement qui s’impose à ma collègue et amie Laurence Arribagé" tout en approuvant "le choix de faire appel" de son adjointe. "Toulouse et les Toulousains vont perdre dans l’immédiat les bénéfices de la qualité de travail et l’énergie hors du commun que Laurence a su déployer [...] la nouvelle répartition des délégations et missions rendue nécessaire sera décidée et communiquée ultérieurement".


Dans un communiqué intitulé "les pratiques mafieuses de la droite toulousaine", le groupe d'opposition AMC la justice relevait lui "les mots prononcés par les juges" [qui] la considèrent comme : coordinatrice assumée à des fins personnelles d’une machination". L'opposition tirait à boulets rouges ajoutant que "la réaction de Jean-Luc Moudenc, qui continue de soutenir son élue [...] nous interroge sur la conception de la probité et de l'exemplarité que doivent avoir les élus de la République. "Le cas Arribagé est-il isolé ou est-il représentatif d’un système politique" questionnait pour finir AMC.