Projet de gratte-ciel à Toulouse : le dernier recours des opposants est mal embarqué
Le rapporteur public de la Cour administrative d'appel de Toulouse a demandé le rejet du dernier recours à purger. Décision dans une quinzaine de jours. Explication.
Le projet de Tour Occitanie.
Crédit : Compagnie de Phalsbourg
1er février 2024 à 12h16 par Brice Vidal
Les opposants à la Tour Occitanie faisaient grise mine au sortir de la cour administrative d'appel de Toulouse ce jeudi, "on aurait préféré que l'affaire soit traitée à Bordeaux" lâchait amer Richard Mébaoudj militant du collectif "Non au gratte-ciel de Toulouse". Le rapporteur public - très souvent suivi par la juridiction - a démonté point par point le recours déposé par les associations d'opposants. Comble de malchance leur avocat, retenu pour raisons personnelles, n'a pas pu plaider.
Qu'a déclaré le rapporteur public ?
La Tour Occitanie, building haut de 150 mètres, doit être érigé près de la gare Matabiau. Annoncé en 2017, le projet de la Compagnie de Phalsbourg plébiscité par Jean-Luc Moudenc et sa majorité est contesté par plusieurs associations dont "Non au gratte-ciel de Toulouse" et "France nature environnement". Les précédents recours ont été retoqués. Ce jeudi 1er février 2024 apparaissait donc comme le rendez-vous de la dernière chance pour les anti-tour. Qu'a déclaré le rapporteur public sur l'évaluation environnementale ? "les recours des opposants sont irrecevables". L’étude d’impact ? "les quelques lacunes ont été compensées." Le supposé surtrafic généré par le gratte-ciel : "l’offre de transport public est suffisamment dimensionnée" ; quant à l'absence de parkings pour les voitures dans l'immeuble "le terrain est au coeur pôle d’échanges multimodal". Les arguments des associations sur la stratégie climatique n'ont pas eu beaucoup plus de succès, "l’ombre va limiter le phénomène d’ilot de chaleur" dira la magistrate. Enfin cette tour va-t-elle défigurer Toulouse ? Non car "elle jouera un rôle emblématique" pour la Ville rose qui s'alignera sur les grandes métropoles européennes, de plus "les choix architecturaux permettent de rompre l'effet de masse". Cinglant.
Des opposants sonnés par un exposé à sens unique
La cour administrative d'appel rendra sa décision sous quinzaine, mais ça parait bien mal embarqué pour les opposants. "Très sincèrement j'ai eu l'impression que le rapporteur public était l'avocat des parties adverses" réagissait Richard Mébaoudj qui rappelait "la tour est tombée au dernier moment dans le projet Teso, donc il n'y a pas d'étude d'impact propre à la tour c'est très grave, cet objet a des conséquences environnementales et de sécurité considérables". Sans présager de la décision finale, Me Arnaud Izembard représentant les intérêts de la mairie de Toulouse déclarait "le rapporteur public a confirmé le bien-fondé de l'argumentation qu'on avait développé, la délivrance de ce permis de construire n'a rien d'illégal, cela confirme ce qu'a déjà dit le tribunal administratif ".