Prison de Tarbes : un gardien sera jugé pour violences sur détenu
Le procès est prévu le 17 septembre prochain en correctionnelle.
Le procès aura lieu le 17 septembre.
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22 août 2024 à 16h33 par Thomas Naudi avec AFP.
Un surveillant de la maison d'arrêt de Tarbes sera jugé le 17 septembre en correctionnelle pour des violences sur un détenu en mars, après le renvoi de son procès jeudi. Selon le parquet de Tarbes, ce détenu "aurait fait des avances à la soeur" du prévenu, "également surveillante pénitentiaire", ce qui serait à l'origine des violences.
Contacté par l'AFP, le gardien de prison n'a pas souhaité s'exprimer. La prison de Tarbes avait fait l'objet de recommandations en urgence de la part de Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), en avril. Dans sa réponse du 7 mai à la CGLPL, le ministre de la Justice mentionnait des "violences" commises par un "membre du personnel" sur un détenu, le 2 mars. Un "incident grave mais exceptionnel", selon Eric Dupond-Moretti. Une autre enquête, toujours en cours, a été ouverte fin 2023 pour des faits de violences qu'auraient également perpétrés des surveillants, a précisé le parquet.
Une cellule en particulier, la 130, était "le lieu privilégié de déploiement des violences imputées à l'équipe de surveillants mise en cause et le coeur de ce système d'exactions et de menaces", selon le rapport de la CGLPL publié en juin. "Il y a une telle surpopulation dans les maisons d'arrêt qu'il arrive qu'il y ait des violences", a indiqué Dominique Simonnot à l'AFP. "Mais je n'en croyais pas mes oreilles quand mes collègues m'ont dit qu'il y avait une cellule dédiée", a-t-elle ajouté, précisant que la cellule 130 avait depuis avril été cadenassée par le directeur de la prison.
"Vous avez des matelas au sol, ils sont trois en cellule, ce n'est pas vivable, mais comment fait-on ?", s'est interrogé un représentant Ufap-Unsa de la prison de Tarbes, qui ajoute que "plus il y a de monde, plus il y a de problèmes, surtout entre eux", en parlant des détenus. "La CGLPL n'est pas allée plus loin que ce que disent les détenus. C'est ça qui nous gêne", a-t-il nuancé.