"Les accusés ont leur responsabilité dans ces atrocités" : la parole aux parties civiles au procès des attentats de l'Aude
Dernière semaine au procès des attaques terroristes de Trèbes et Carcassonne, devant la cour d'assises spéciale de Paris.
La mère et les frères du gendarme Arnaud Beltrame, tué par le terroriste Radouane Lakdim.
Crédit : @100%Radio
19 février 2024 à 15h40 par Brice Vidal avec sur place Emilie Baylet.
Les plaidoiries des parties civiles continuaient ce lundi, devant la cour d'assises spéciale de Paris où se joue la dernière semaine du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne.
Radouane Lakdim, un délinquant radicalisé du quartier Ozanam, a tué quatre personnes le 23 mars 2018. Lors de son périple meurtrier, le terroriste de 25 ans tirait d'abord sur deux hommes, tuant l'un d'eux et blessant gravement le second ; avant de viser quatre policiers faisant un footing. Au Super U de Trèbes, celui qui a prêté allégeance à l'Etat islamique abattait un salarié et un client, avant de prendre en otage une caissière et de tuer le gendarme Arnaud Beltrame. Sept proches de l'assaillant sont jugés notamment pour association de malfaiteurs terroristes depuis le 22 janvier 2024.
"Lakdim a agi au nom d'une religion qu'il n'a fait que salir"
"Radouane Lakdim n'a jamais agi seul", a expliqué vendredi Me Reinhart, avocats de proches des victimes. "Il a tué quatre hommes, froidement, sans aucune hésitation (...) parce qu'il a été porté, encouragé (...) par d'autres" ; "celles et ceux qui ont permis, par leurs actions ou omissions, la réalisation du pire".
Le Carcassonnais Me Sylvain Reche se disait convaincu "que ces sept accusés ont leur responsabilité dans ces atrocités" ; "tous savaient qu'il avait la soif de mort, qu'il avait la haine à l'égard des policiers et des homosexuels, qu'il voulait aller faire le djihad". Me Henri de Beauregard, le conseil de Julie l'otage du Super U pointait "ces foyers où entre deux snapchat à filtre chien, on regarde des vidéos de décapitation".
Me Alberti rappelait aux magistrats qu'ils devaient "juger ces hommes et cette femme pour les faits qu'ils ont connus, pour la grande proximité qu'ils entretenaient avec Lakdim qui leur permettait de savoir ce qu'il préparait" ; il dépeignait la compagne du terroriste, Marine Pequignot, "elle a renvoyé en puissance un message d'encouragement. Elle savait qu'il avait des armes, elle les aimait aussi". Et Samir Manaa, un autre accusé "très proche de Lakdim, il l'a accompagné à l'armurerie pour acheter un couteau, couteau qui a servi à tuer Arnaud Beltrame". Sans oublier Arfaoui le beau-frère du tueur qui "a estimé utile de venir nettoyer l'appartement des Lakdim avant que son identité ne soit révélée à sa famille"; "Lakdim a agi au nom d'une religion qu'il n'a fait que salir" ajoutait Me Alberti.
Les réquisitions du ministère public sont attendues mardi après-midi, le verdict vendredi.