"La presse m'a lapidé", les dirigeants d'Emmaüs 82 relaxés par le tribunal de Montauban

L’équipe d’Emmaüs Tarn-et-Garonne a été relaxée par le tribunal de Montauban, lequel rendait son délibéré ce mardi 16 janvier 2024. Christian Calmejane, le directeur de l’association caritative, mais aussi son adjoint, ainsi que leurs deux épouses ont comparu mardi 28 novembre 2023 pour abus de confiance et blanchiment. Ils étaient soupçonnés d'avoir détourné 57 000 euros des caisses de l'association entre 2017 et 2023. Le parquet avait requis de 6 à 12 mois de prison avec sursis. Le tribunal n'a pas précisé les motifs ayant amené à cette relaxe mardi ; mais Me Amélie Villageon, avocate du directeur adjoint offrait un début d'explication, "ce dossier financier aurait dû être traité par l'instruction, l'audience a mis en lumière des doutes qui ont profité aux prévenus".

Le principal prévenu règle ses comptes  

Emu aux larmes, le responsable d’Emmaus n’a pas hésité à régler ses comptes à la sortie de la salle d’audience, notamment avec la presse locale ; "c'était très difficile je suis en arrêt pour burn-out aggravé [...] je remercie mon père qui a très mal vécu les dires d'une certaine presse qui m'a lapidé" déclarait Christian Calmejane qui ajoutait "ça fait près de 8 mois qu'on est sali" ; il dénonçait aussi "certains agents de l'Etat haut placés qui ne se sont pas gênés pour me trainer dans la boue, en racontant qu'Emmaüs France avait porté plainte contre moi ce qui est une contre-vérité." Son avocate Me Isabelle Schoenacker-Rossi n'excluait pas que le parquet fasse appel de la décision de première instance, notait "un défaut d'une enquête trop vite réalisée" et se disait sûre que la décision de mardi "s'appuie sur des bases fortes [...] on ne peut pas condamner sur des bases incertaines".