ENTRETIEN. Christophe Ramond : "Nos jeunes agriculteurs ont du talent, ils ont su se mobiliser"
A l'occasion du Salon de l'Agriculture, actuellement à Paris, le président du Conseil Départemental du Tarn, Christophe Ramond, est revenu sur ces dernières semaines de contestation agricole et sur les investissements à venir pour les paysans tarnais. Entretien.
Christophe Ramond, président conseil départemental du Tarn au salon de l'agriculture 2024
Crédit : Axel Mahrouga - Radio 100%
28 février 2024 à 16h49 par Axel Mahrouga
100% : Au regard du contexte, ce salon de l'Agriculture est-il plus important que les années précédentes ?
Christophe Ramond : Oui, je crois qu'effectivement, l'Agriculture vit une crise très importante. On se doit d'être à leurs côtés, encore plus cette année. C'est ce qu'on essaye de faire, avec beaucoup d'humilité au niveau du Conseil Départemental du Tarn. C'est une chance pour nous d'arriver à travailler main dans la main avec nos agriculteurs. On a la chance d'avoir des jeunes investis, des filières que l'on essaye aussi de mettre en avant : Les salaisons de Lacaune, le veau du Ségala, l'ail rose de Lautrec. C'est un véritable enjeu de continuer à fédérer tous ces acteurs, démontrer la qualité de nos produits. Se battre aussi pour qu'ils aient des revenus décents. Aussi, comme l'on est à Paris, se servir de cette formidable tribune pour que, demain, on ait encore plus de touristes
« Quand je vois que le Conseil Départemental est obligé de financer le montage des dossiers pour les indemnisations liées aux attaques du loup, c'est inacceptable, incompréhensible.»
100% : Le Tarn département particulier puisque c'est de là que le mouvement "on marche sur la tête" est parti ...
Christophe Ramond : Nos jeunes agriculteurs ont du talent, ils ont su se mobiliser, mettre ces panneaux à l'envers. Ils l'ont dit : "On marche souvent sur la tête ". Quand je vois que le Conseil Départemental est obligé de financer le montage des dossiers pour les indemnisations liées aux attaques du loup, c'est inacceptable, incompréhensible. On essaye ensemble de veiller à simplifier certaines démarches et de leur permette demain d'avoir des revenus décents, en continuant aussi à travailler sur la restauration collective et en travaillant aussi sur la problématique de l'eau. On le sait, si demain, on veut avoir des agriculteurs, il nous faut aussi avoir de l'eau dans nos territoires. C'est pour cela qu'on finance des petites retenues agricoles à hauteur de 80% en matière d'ingénierie.
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100% : Récemment, a eu lieu le débat d'orientation budgétaire au département. Dans le domaine agricole, quels investissements sont prévus ?
Christophe Ramond : L'objectif, c'est de réfléchir aussi à un plan alimentaire à l'échelle de notre département pour se dire : "comment on peut rapprocher nos producteurs des consommateurs", mais aller plus loin aussi dans le cadre de la restauration collective. On a mobilisé déjà des aides pour maintenir des repas acceptables au niveau du tarif pour nos familles, mais veiller à ce qu'il y ait davantage de débouchés. C'est un véritable enjeu de veiller à ce que tout le monde puisse s'y retrouver : les consommateurs en consommant du local et du bio, mais aussi et surtout nos agriculteurs pour que demain, ils puissent vivre décemment et qu'on n'ait pas des moments de crise comme aujourd'hui.
100% : Vous parliez des salaisons de Lacaune ou des vins de Gaillac précédemment. Avec 54 médailles pour l'instant, belle moisson encore une fois des agriculteurs tarnais au concours général agricole ?
Christophe Ramond : Oui, je crois que cette excellence elle se caractérise avec toute ces médailles. Il y en aura peut-être encore demain avec d'autres spécialités tarnaises. C'est un véritable enjeu et je crois une grande fierté de pouvoir démontrer la qualité de ses produits ici à Paris et donner aussi quelques perspectives aux jeunes agriculteurs tarnais.
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