Albi. 3 mois de prison avec sursis pour 3 membres du groupuscule d'extrême-droite Patria Albiges

Trois membres du groupuscule d'extrême droite, Patria Albiges étaient devant la justice ce mardi 12 décembre 2023 à Albi (Tarn). Âgés de 21, 25 et 26 ans, ils comparaissaient pour incitation à la haine. Le 10 juin dernier, ils avaient apposé des affiches sur les parcs Rochegude et Castelnau à Albi  : « Parc fermé. Raison de fermeture : risque élevé de se faire poignarder - protégeons nos familles de l’immigration ». C’était juste après l’attaque au couteau dans un parc public à Annecy. 

Des faits pour lesquels la mairie d'Albi ainsi que le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH) s'étaient portés partie civile. À l'audience hier, une quinzaine de membres de ces associations et autant de soutiens pour les trois prévenus garnissaient les bancs de la salle. Avocat pour la LDH, Maître Pascal Nakache a rappelé « l'histoire, la mémoire qui se perd dans la nuit des temps et le fait qu'on en vient aujourd'hui à pouvoir proférer des propos, avoir des actes qui sont absolument insupportables et que cela semble devenir habituel et normal », dans sa plaidoierie. 

Au terme de deux heures de débats, le tribunal a condamné les trois prévenus, dont le fils du député RN de la 1ère circonscription du Tarn, Frédéric Cabrolier, à la peine de 3 mois de prison avec sursis et l'obligation de suivre un stage de citoyenneté, peine conforme aux réquisitions du parquet. 

Les prévenus feront appel

A la sortie de l'audience, Maître Pierre-Vincent Lambert indique que ses clients feront appel de la sanction. « C'est un jugement totalement erroné sur le plan juridique, qui n'est pas conforme à la jurisprudence actuelle », estimant que le stage imposé aux trois prévenus était là pour « faire de la rééducation idéologique de mes clients ». 

Pour Clément Cabrolier, « ce jugement est scandaleux pour une simple critique de l'immigration, d'un phénomène de société. Il n'y a pas de question de peur ou quoi que ce soit, on vient critiquer un phénomène migratoire incontrôlé dans notre pays qui a des conséquences économiques, sécuritaires et en termes de terrorisme », a-t-il déclaré dans la salle des pas perdus. 

La séquence judiciaire s'est conclue par le déploiement d'une banderole « Non au racisme » devant les escaliers du Tribunal d'Albi par les membres de la MRAP. Présente pour le jugement, la députée NUPES de la deuxième circonscription du Tarn, Karen Erodi, a indiqué qu'une nouvelle demande de dissolution du groupuscule Patria Albiges avait été formulée, cette fois auprès du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. L'élue avait formulé une première fois cette demande auprès du Préfet du Tarn en novembre 2022. Requête qui n'avait pas aboutie.