Agression homophobe à Mazamet. Où en est l'enquête ?

Trois mineurs, suspectés d'avoir passé à tabac le jeune Paul, 17 ans, en raison de son homosexualité, ont été présentés hier devant un juge des enfants. Ces derniers réfutent le mobile homophobe de l'agression.

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24 septembre 2024 à 9h57 par Axel Mahrouga

Trois jours après les faits, l'enquête se poursuit après l'agression du jeune Paul, 17 ans, à Mazamet (Tarn), en raison de son homosexualité. Samedi dernier, alors que l'adolescent était avec une amie dans l'ancienne cité lainière, ils ont été rejoints par une connaissance de la jeune femme et deux autres jeunes femmes sur le chemin de la gare. 

Contacté, le parquet de Castres confirme que, lors des échanges, l'orientation sexuelle de la victime est évoqué et s'est répandue auprès d’autres personnes présentes sur les lieux. Des insultes homophobes fusent et, alors que Paul et son amie tentent de quitter les lieux, ils sont rattrapés par plusieurs individus. Paul est victime de coups adressés par plusieurs jeunes hommes, son amie tente de s'interposer mais subit également des coups adressés par des jeunes femmes. Un passant intervient et met en fuite les agresseurs. 


Trois mineurs présentés devant le juge des enfants

Ce lundi soir, le parquet de Castres confirme que "plusieurs interpellations sont intervenues dans le cadre des investigations". Hier après-midi, trois mineurs âgés de 14 et 15 ans ont été présentés à un juge des enfants "pour des faits de violences aggravées par deux circonstances ( en réunion et en raison de l’orientation sexuelle), violences en réunion et vol aggravé (en réunion et avec violence), indique Elodie Buguel, procureure de Castres. Leur placement sous contrôle judiciaire a été requis".

"On est plus dans une sorte de rivalité géographique"

Pendant leurs auditions devant les enquêteurs, au moins deux des trois mis en cause reconnaissent "avoir porté quelques coups" mais nient le caractère homophobe de l'agression. "On est plus dans une sorte de rivalité géographique, indique à l'AFP maitre Jean-Antoine, leur avocat. On avait quelques conflits d'égo entre jeunes gens qui ont vite dérapé et le rapport de forces a fait que, rapidement, il y en a un qui a dégusté beaucoup plus que tout le monde". 

De son côté, le parquet de Castres indique que " le caractère homophobe de l’agression est contesté mais reste à ce stade des investigations retenu par le parquet."

L'enquête se poursuit désormais pour tenter d'identifier d'autres co-auteurs de cette agression.