Agen : les chasseurs du Sud-Ouest mobilisés pour défendre les chasses traditionnelles

Ils souhaitent rencontrer Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l'Environnement dont ils dépendent.

Chasseurs 47
La mobilisation avait lieu ce mardi matin.
Crédit : CR 47

1er octobre 2024 à 17h14 par Thomas Naudi avec AFP.

Des centaines de chasseurs du Sud-Ouest se sont réunis à Agen mardi pour réclamer le retour des chasses traditionnelles, en particulier celles aux pantes (filets) et aux matoles (cages) utilisées contre les alouettes interdites en mai par le Conseil d'État.

"Le 1er octobre est une date symbolique car c'est la journée d'ouverture de la chasse traditionnelle de l'Alouette mais maintenant on ne chasse plus", regrette Michel Auroux, organisateur de cette manifestation, qui a rassemblé entre 300 et 600 personnes, selon les sources. "La décision du Conseil d'État est pour nous inadmissible, surtout que la chasse de l'alouette au fusil est autorisée. Nous sommes venus ici exprimer notre ras-le-bol", a ajouté le président de l'association Chasseurs du Grand Sud-Ouest méprisés, qui regroupe environ 220.000 chasseurs dans 16 départements de Nouvelle-Aquitaine et d'Occitanie.

Le Conseil d'État avait jugé que ces techniques étaient non-conformes à la directive européenne "oiseaux" de 2009 qui interdit les techniques de capture massive d'oiseaux sans distinction d'espèces, mais Michel Auroux assure qu'elles n'entraînent pas de captures accidentelles d'autres volatiles. "Si nous capturons une espèce protégée, elle est relâchée en très bon état.

Nous avons mené une expérimentation dans les Pyrénées-Atlantiques et les Landes qui prouve qu'aucune espèce protégée n'était détruite, ni relâché en mauvaise état mais le Conseil d'État n'en a pas tenu compte", a-t-il argué. Dans sa décision, la plus haute instance administrative avait estimé que "ni sa durée ni les volumes d'oiseaux capturés sur lesquels elle s'appuie ne permettent de tirer de conclusions fiables et définitives". Les manifestants venaient de tout le Sud-Ouest, en particulier des quatre départements concernés par l'interdiction de la chasse traditionnelle à l'alouette (Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques). "C'est toutes les chasses traditionnelles qu'il faut défendre. Aujourd'hui c'est l'alouette qui est interdite, demain ce sera la chasse à la Palombe... on est vraiment menacés", a déclaré David Acheritogaray, venu du Pays basque.

Les chasseurs souhaitent rencontrer Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l'Environnement dont ils dépendent, pour lui demander de promulguer un nouvel arrêté "autorisant la chasse traditionnelle à l'alouette sur les quatre départements où elle est ancestrale". Sinon, "nous durcirons le mouvement", avertit Michel Auroux.