Toulouse. Un bidonville à deux pas de la Cité de l'Espace
A deux pas de la Cité de l'Espace, un bidonville s'est installé depuis plusieurs mois. Si la cohabitation avec le voisinage est pacifique, le quartier n'en reste pas moins perturbé.
Publié : 30 décembre 2024 à 15h58 par Luc Salles-Cazeaux
Cela pourrait presque ressembler à un véritable camping, si l’on enlève les détritus qui s’entassent au sol à certains endroits. Des petites maisons sont sorties de terre en quelques mois, et sur l’une d’entre elle, une antenne parabolique.
Mais on parle bien d’un squat, situé sur l’avenue Jean Gonord à cinq cents mètres à peine de la Cité de l’Espace de Toulouse. Et les 450 000 visiteurs annuels ne peuvent pas le rater en arrivant sur place
L a situation remonte à 2022 avec le départ de la fédération de chasse de Haute-Garonne de ses anciens bureaux. Diverses vagues de squat se succèdent jusqu’à cette dernière.
« Ils sont installés là depuis bien sept ou huit mois, témoigne une travailleuse des environs. Il n’y a pas de problème de cohabitation même s’ils sont bruyants et que l’hygiène est catastrophique avec des excréments. Cet été on a eu les barbecues… Mais ce sont quand même des gens qui vivent dans une grande précarité, c’est triste. »
Vivre dans de telles conditions, c'est honteux
Plusieurs dizaines de personnes, d’origine roumaine, avec des enfants, occupent ce lieu insalubre et n’ont pas souhaité s’exprimer. Le grand édifice aux nombreux tags qui surplombe le squat sert de tour de guet. « On dit qu’il y aurait du trafic », indique un passant.
Mais la cohabitation avec le voisinage reste « pacifique » pour Jacques Rossi propriétaire d’un bâtiment mitoyen au bidonville. « Je ne comprends pas qu’ils puissent vivre dans de telles conditions, c’est honteux », déplore l’animateur du club des Very Importants Voisins, collectif regroupant près de 170 entreprises de cette zone.
Selon lui, les autorités ne prennent pas leurs responsabilités. « Car s’ils sont délogés, il faut leur trouver un nouvel endroit, c’est la loi. Et puis la Cité de l’Espace c’est une vitrine, il ne peut pas y avoir ça à côté ».