Manifestation des agriculteurs à Toulouse : la profession à bout de nerfs

Après avoir traversé le périphérique Toulousain, les agriculteurs sont arrivés aux abords de la cité administrative vers 10h45. À grands coups de klaxon et de slogans coup de poing - "Agriculteur, enfant, on en rêve, adulte, on en crève", "qui sème la misère, récolte la colère", "on marche sur la tête", "Fesneau, le bio veut nourrir, pas mourir" - ils donnent le ton. D'autres manifestations ont eu lieu ces dernières semaines dans le Gers, le Tarn et le Tarn-et-Garonne, les revendications sont les mêmes évidemment.

"C'est le monde à l'envers, on nous demande la transition écologique, on nous l'impose sous pression, en taxant le gasoil non-routier, le carburant qui nous permet de faire avancer nos tracteurs, et aussi les produits de soin pour nos animaux, on ne fait que de nous rajouter des taxes" explique Jean-Baptiste, exploitant dans le Gers.

Un métier qui devient de plus en plus dur à exercer

"On est la seule filière en France, alors que la loi l'interdit, à vendre à perte, comment voulez-vous qu'on continue ?" se révolte Pierre Ilari, président des Jeunes Agriculteurs des Pyrénées-Orientales.

Lors de la manifestation, une minute de silence a été observée pour "la mort de l'agriculture en Occitanie".

"En Tarn-et-Garonne, c'est très compliqué, en avril de cette année, on a dépassé les taux de suicide sur un an en moyenne, c'est très grave, on n'est pas là pour rigoler" déplore Benjamin Checchin, secrétaire général des jeunes agriculteurs dans le Tarn-et-Garonne.

Les manifestants ont bloqué les portes de la cité administrative, en déversant le fumier et les déchets qu'ils avaient apporté. Une réunion a été organisée avec la DRAAF, la Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt, mais la délégation en est sortie bredouille.