Toulouse. "Je dormais avec gants, survêt' et cagoule" témoigne Valentine traumatisée par les punaises de lit
Etudiante dans la Ville rose, la jeune audoise a vécu un calvaire.
4 octobre 2023 à 7h11 par Brice Vidal
La sale petite bête est à la Une de vos journaux : elle pique, elle se cache dans votre lit et rend la vie impossible. La crainte des punaises de lit vire à la psychose en France et à entendre les témoignages des gens qui ont eu à faire face à des infestations : il y a de quoi... Invasion taboue il y a quelques années, sa prolifération démontre qu'il n'y a pas de lien à établir avec l’hygiène personnelle, la punaise de lit : ça peut arriver à tout le monde.
L'entreprise de désinsectisation lui demande de servir d'appât
Valentine, âgée de 22 ans, est Carcassonnaise. Son appartement a été infesté à Toulouse en décembre 2021, elle a vécu un véritable calvaire au n° 6 rue du 11 novembre au-dessus du métro des Arènes : démangeaisons, nuits blanches, pertes financières... Dans un premier temps, son bailleur prévenu saisit une entreprise de désinsectisation. Mais alors même que les problèmes d'infestation sont légion dans cette résidence, le prestataire ne la croit pas. Pas de traitement. Dans le doute, Valentine prendra un médicament contre la gale. "La punaise peut vivre deux ans sans se nourrir dans un matelas, j'étais en stage à Bordeaux ; un week-end je suis revenu à Toulouse et elles sont toutes sorties pour me piquer" ; "j'étais gonflé, ça me grattait, il y en avait dans mon pull, dans ma capuche et dans ma taie d'oreiller". Valentine, photos à l'appui, prévient à nouveau l'entreprise de désinsectisation "pour traiter l'appartement ils demandaient de servir d'appât car ils traitent les murs, le lit, les meubles mais le produit n'atteint pas les punaises dans le lit, c'est quand elles sortent la nuit pour me piquer que le produit agit".
Un calvaire de 6 mois et des conséquences psychologiques encore à ce jour
L'enfer va durer 6 mois, le traitement ne fonctionne pas ; "au fur et à mesure elles se multipliaient, elles sortaient et je le voyais, j'ai dû dormir avec deux paires de chaussettes, un leggin, un survêtement, deux tee-shirts, un pull et même une cagoule, des gants alors qu'on était au mois de mai" " je ne dormais pas de la nuit et faisait des cauchemars à répétition, j'étais très stressée". Traumatisée, la jeune femme finira par faire opposition à son loyer pour faire pression et exiger un relogement. Aujourd'hui, "dès qu'il y a une bête dans mon lit je saute au plafond, dès que je dors dans un autre lit je regarde en détail, dès que je me gratte je panique..." Les conséquences psychologiques pour la jeune femme se mesurent sur le long terme.