Tarn-et-Garonne: la réouverture à Beaumont-de-Lomagne de la boulangerie du couple disparu à Madère

L'émotion à Beaumont-de-Lomagne où de nombreux clients de la boulangerie sont au rendez-vous ce lundi 15 avril 2024

Boulangerie Beaumont-de-Lomagne
La réouverte à Beaumont-de-Lomagne de la boulangerie du couple disparu à Madère
Crédit : Gilles Gauthier

15 avril 2024 à 16h19 par Cécile Gabaude avec AFP

"On vous soutient", "courage à toute l'équipe", "on est avec vous": de nombreux clients étaient au rendez-vous ce lundi matin, à la réouverture de la boulangerie appartenant à un couple disparu sur l'île de Madère il y a près d'un mois.

Sur la commune de Beaumont-de-Lomagne, les clients qui franchissaient les portes du commerce dans la matinée, avaient souvent la mine fermée. Venus pour la réouverture du magasin, ils étaient nombreux à être encore sous le choc de la disparition du couple.

En vacances sur l'île portugaise de Madère, les deux touristes âgés de 58 et 56 ans étaient partis le 16 mars pour une randonnée à Sao Vicente, dans le nord de l'île. Après la découverte de deux corps, dont tout semble indiquer qu'ils appartiennent aux deux Français, la police de Madère privilégie la piste de l'accident.

Leur fille de 27 ans, Johanna, qui avait alerté les autorités en ne les voyant pas revenir, a décidé avec sa soeur, près d'un mois après leur disparition, de rouvrir la boulangerie qu'ils tenaient depuis des années. "C'était important pour les employés et pour que les clients puissent retrouver le confort d'avoir un commerce de proximité", explique-t-elle. Mais "passer les portes et ne pas voir mes parents est très difficile", témoigne la jeune femme.

 

Vive émotion chez les clients et les employés

L'émotion était palpable du côté de la clientèle ce lundi matin, certains ne parvenant pas à exprimer leur chagrin: "C'est trop dur", expliquait une cliente, la voix brisée, en sortant du commerce.

Derrière le comptoir, Véronique, employée de l'établissement depuis des années, partageait la même peine: "C'est difficile" confiait-elle, tout en étant satisfaite de la réouverture : "C'est pour leur rendre hommage". Un sentiment partagé par Nicolas Frédéric, 45 ans, boulanger du commerce depuis quatre ans qui considère la boutique "comme l'âme du village".

Côté villageois, une Beaumontoise retraitée de 70 ans se remémorait sa relation avec la patronne de l'établissement : "C'était une personne qui avait toujours un mot gentil", selon elle. De son côté, Loïc, 26 ans, agriculteur des environs, qui fournissait le blé à l'établissement, ne croyait toujours pas à leur disparition. Pour lui, revenir ce lundi matin, "pour la première fois" depuis leur disparition, était "compliqué".