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Montauban. L'abaya interdite, elle vient au lycée en kimono

Alors que l'abaya est désormais interdite au sein des établissements scolaire depuis cette rentrée, une élève du lycée Bourdelle à Montauban s'est présentée ce matin devant le grilles en kimono. A l'échelle de l'académie de Toulouse, les signalements pour le port de ce vêtement sont restés «vraiment minimes», selon le recteur.

Abaya
Le port d'abaya était particulièrement scruté ce matin à l'entrée des établissements scolaires
Crédit : Adobe Stock

4 septembre 2023 à 19h25 par Axel Mahrouga, avec Gilles Gauthier et Kellian Dubois

Le vêtement était particulièrement scruté ce matin aux abords des établissements scolaires. Quelques jours avant la rentrée, Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation nationale avait annoncé l'interdiction du port de l'abaya, ce vêtement ample recouvrant l'ensemble du corps, au nom du « respect des principes de laïcité dans les établissements scolaires ».

Dans une note de service publiée au Bulletin officiel de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, les chefs d'établissements étaient invités à refuser l'accès en classe aux élèves habillés d'une abaya ou d'un qamis (tunique longue pour les hommes», mais ces derniers devaient être accueillis pour leur « expliquer le sens de la règle ». 

Sur l'académie de Toulouse ce matin, des incidents liés au port de l'abaya aurait été signalés dans «moins d'une dizaine de situations» dans l'académie de Toulouse, selon le recteur Mostafa Fourar, dont le lycée Bourdelle de Montauban selon nos informations. Dans l'établissement Tarn-et-Garonnais, Safa, 15 ans, est arrivée ce matin devant les grilles, vêtue d'un kimono. « Ce qui m'a gêné c'est les regards, c'est comme si je portais une abaya alors que pas du tout, je suis en train de porter un kimono », témoigne l'adolescente. Selon la jeune fille, elle n'a pas rencontré de difficulté pour pénétrer dans l'établissement. « On m'a posé des questions, on m'a demandé comment je m'appelle. Les CPE ne m'ont rien dit ». 

L'adolescente porte habituellement ce vêtement entré dans le viseur du ministères de l'Éducation nationale. Si elle affirme être « obligée d'accepter les règles », elle ne comprend pas la mesure. « Ce n'est pas du tout religieux l'abaya, c'est culturel. Normalement, ce sont les bouddhistes qui mettent ça, ce ne sont pas les musulmans de base ». 

Safa kimono abaya Montauban Bourdelle
Safa explique son choix d'être venue ce matin en kimono
Crédit : Propos recueillis par Gilles Gauthier

«Les incidents liés au port de l'abaya ont été vraiment minimes»

Invité dans la journée à faire le point sur les signalements de port d'abaya remontés à l'échelle de l'académie de Toulouse (qui comprend la Haute-Garonne, le Tarn, l'Aveyron, le Tarn-et-Garonne, le Gers, les Hautes-Pyrénées et l'Ariège), le recteur Mostafa Fourar indique que « les incidents liés au port de l'abaya ont été vraiment minimes », évoquant ce chiffre de moins d'une dizaine de signalement sur les 7 département qui composent son territoire. « A peu près la moitié des cas a été traité puisque les élèves sont rentrées chez elles se changer et l'autre moitié qui a ammené les élèves à être dans une salle pour que les chefs d'établissement regardent de très près la situation ». Quelque soit la situation, « dans aucun cas elles n'ont été autorisés à accéder aux salles de cours » affirme le recteur.

Fourar abaya académie de toulouse
Le recteur Mostafa Fourar dresse un bilan des signalements pour port d'abaya
Crédit : Propos recueillis par Kellian Dubois