Sabotages par incendie : quel mystérieux groupe autonome s’attaque aux équipements et infrastructures à Toulouse ?
Depuis plusieurs mois, les destructions volontaires par incendie se multiplient la nuit à Toulouse. La PJ soupçonne un groupuscule d’ultra-gauche.
6 juin 2023 à 14h10 par Brice Vidal
Les dégradations et les sabotages ont commencé au début de la mobilisation contre la réforme des retraites. Depuis, elles n’ont pas cessé. Quel est ce mystérieux groupe qui s’attaque aux équipements et aux infrastructures à Toulouse depuis plusieurs semaines ? On compte déjà une demi-douzaine de faits, ils porteraient tous la même signature : la destruction par incendie, un moyen d’action qui ne laisse que peu d’indices à la disposition des enquêteurs.
Toulouse Métropole, Tisséo, la SNCF ou GRDF visés
Tout commençait le 8 octobre dernier, où trois véhicules de la Ville de Toulouse étaient incendiés quartier Côte Pavée, un tag était découvert « Nik la ZFE » (zone à faibles émissions). Puis dans la nuit du 21 au 22 mars, encore des actes criminels, deux antennes-relais étaient incendiées quartier Soupetard et à Pech David à Toulouse, privant de télé et de radio de nombreux abonnés. Quelques jours plus tard, dans la nuit du 30 au 31 mars vers 3h20 du matin, un important incendie intervenait chez GRDF à Toulouse, avenue de la Marcaissonne. 12 véhicules étaient détruits dans l'incendie. "Il y a au moins deux départs de feu, car ç'a brulé dans deux parcs différents" nous confiait-on alors. Des dégâts considérables, mais pas de tag ni de revendication, dans un contexte de crise sociale. Un mois plus tard, dans la nuit du 23 au 24 avril, des câbles SNCF étaient incendiés quartier Empalot, perturbant fortement le trafic ferroviaire vers Auch et Foix, « il fallait savoir précisément où était ce relais pour frapper » nous affirmait à l’époque une source proche de l’enquête.
Les spécialistes de la PJ chargés des investigations
Dernière série. Le 2 juin, un incendie éclatait sur le chantier de la ligne C du métro à Toulouse avenue François Colignon, vers 3 heures du matin. Bilan : une grue endommagée par le feu qui menaçait de tomber. Une autre grue était sabotée au niveau des vérins. Enfin la nuit suivante, le samedi 3 juin, deux utilitaires et un véhicule léger appartenant à Toulouse Métropole étaient incendiés au dépôt Pierre Larousse. Selon nos informations, le parquet de Toulouse aurait confié toutes ces enquêtes à la Direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ), vu la sérialité et l'ampleur des préjudices. C'est le groupe de lutte anti-terroriste (GLAT) qui serait chargé des investigations. Les enquêteurs « creuseraient » la piste de groupes d’ultra-gauche ; « pour les derniers faits des revendications ont été publiées sur des sites anarcho-autonomes » se contente-t-on de nous expliquer. Le parquet de Toulouse nous précise qu'à ce stade « aucune jonction n’est faite entre ces différentes affaires. »