Risque d'incendie "très sévère" dans les Pyrénées-Orientales : "le citoyen doit être l'allié des sapeurs-pompiers !"
Les autorités départementales ont décrété le passage à ce haut niveau de vigilance en raison de la sécheresse et du vent fort en place ce lundi, mardi et mercredi. Elles ont déjà engagé des moyens de prévention et appellent au bon comportement de la population.
15 mai 2023 à 18h19 par John Bourgeois
"Nous espérons que par le bon comportement des citoyens nous n'aurons pas de feux de forêt", c'est le message à l'unisson de la préfecture et du service départemental d'incendie et de secours ce lundi 15 mai dans les Pyrénées-Orientales, alors que le département a été placé pour la semaine au niveau de risque "très sévère" quant aux incendies. Un niveau de vigilance important pour un mois de mai, qui est lié à l'épisode de sécheresse que traverse le pays catalan et au vent fort annoncé pour ces prochains jours.
Un dispositif de prévention estival déjà en place
La tramontane et la sécheresse ne font pas bon ménage, on le sait. C'est pourquoi les rafales de vent à plus de 80 km/h ce lundi, et annoncées à plus de 100 km/h ce mardi et mercredi inquiètent les sapeurs-pompiers des Pyrénées-Orientales. Alors que le niveau de risque de feux de forêt est jugé "très sévère" pour ces prochains jours, le service départemental d'incendie et de secours (SDIS 66) a d'ores et déjà mis en oeuvre son dispositif préventif de l'été.
Il passe par le prépositionnement de camions citernes dispachés sur l'ensemble du département, "pour être en mesure d'appliquer la doctrine des feux de forêt qui consiste à attaquer le feu naissant. C'est-à-dire que dès lors qu'il est localisé, on envoie un à quatre camions pour le maîtriser immédiatement", explique le colonel Eric Belgioïno, à la tête du SDIS 66.
Ces moyens sont appuyés par des patrouilles de l'Office National de la Biodiversité et des RISC (Réserves Intercommunales de Sécurité Civile), ou encore par des effectifs en poste dans les différentes tours de guet du département, comme celle de Força Réal, qui permettent la détection de tout départ de feu.
Des renforts de l'Etat
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a également pris part à ce dispositif de prévention estival dans les Pyrénées-Orientales. "En complément des moyens départementaux, un hélicoptère bombardier d’eau et plusieurs groupes d’intervention seront déployés", a-t-il indiqué ce lundi. Ces renforts interviennent pour ces jours décrétés comme à risque "très sévère".
Les autorités départementales ont également annoncé le soutien d'une colonne de sapeurs-pompiers de l'Aude, de l'Ariège et de l'Hérault, mais aussi la mobilisation en cas de grave incendie des moyens aériens de la zone "Sud de France", à savoir 5 canadairs et 3 avions dash.
Un appel "au bon comportement" des habitants
9 incendies sur 10 sont d'origine humaine. C'est un fait de nouveau rappelé par le procureur de la République de Perpignan ce lundi devant la presse. "Et le code pénal prévoit des peines importantes", indique même Jean-David Cavaillé (jusqu'à deux ans de prison pour le non respect des règles sur les écobuages), qui compte sur la mobilisation de tous pour éviter l'ouverture de nombreuses enquêtes sur l'origine des incendies. Une cellule spécifique d'investigations devrait d'ailleurs ouvrir à la fin du mois à ce propos.
"Le citoyen doit être l'allié des sapeurs-pompiers", martèle le patron des pompiers du département. "Avec des conditions comme aujourd'hui, demain, toute la semaine, et même tout l'été, si vous faites bien attention à votre comportement, c'est-à-dire que vous ne jetez pas vos mégots, que vous ne faites pas de barbecues en pleine forêt, que vous ne faites plus d'écobuages, vous réduisez le risque d'occurence d'un feu, et donc vous nous aidez."
Le message est passé. Si les habitants sont habitués à ces éléments de prévention, reste à savoir si les touristes suivront, eux qui affluent en nombre sur le territoire l'été. Pour l'heure, il y a eu 50% d'incendies supplémentaires en 2023 dans les Pyrénées-Orientales par rapport à l'année précédente. Une statistique alarmante alors que la saison estivale n'a même pas démarré.