POLITIQUE. L’ombre de Thierry Fourcassier plane sur les élections municipales de Saint-Jory

Les élections municipales partielles se tiennent le dimanche 3 décembre 2023 à Saint-Jory et le climat est tendu dans la petite commune du nord de Toulouse. Après avoir annoncé sur les réseaux sociaux qu’il démissionnait, Thierry Fourcassier le maire (LR), est finalement resté en poste. Englué dans les affaires, il s’est encore récemment fait voter une protection fonctionnelle lors d’un conseil municipal aux relents de fin de règne. Mis en examen notamment pour corruption, l’édile est sous le coup d’une seconde enquête à la main du parquet de Toulouse, elle porte sur des soupçons d’enrichissement personnel.

La liste « Ensemble pour l’avenir de Saint-Jory » a le vent en poupe

L’ambiance est à couper au couteau à quelques jours des élections municipales. Le socialiste Victor Denouvion – opposant historique de Thierry Fourcassier - est tête de liste au côté de Thierry Brugère, ancien adjoint du sortant à l’origine de sa chute « il y a deux listes face à face : ceux qui ont cautionné jusqu’au bout du bout les pratiques de Mr Fourcassier ; et nous avec une liste d’union dépassant les clivages, on aura deux ans et les Saint-Joryens seront exigeants » résume-t-il. S’agissant des adversaires de la majorité sortante, Victor Denouvion tire à boulets rouges « j’aurais été à leur place, je me serais excusé » et « je me serais fait discret » tacle-t-il. Il n’entend toutefois pas tout mélanger, « je ne dis pas qu’ils sont complices » (NDLR : des malversations présumées) mais « sur la gestion financière, les factures impayées à hauteur d’1,7 million d’euros : ils ont amené la commune dans le mur, quel crédit ont-ils ? ».

Victor Denouvion affirme être « tombé de sa chaise » quand il a pris connaissance des révélations de 100% Radio, « je suis abasourdi par les faits mis en cause ». Et lorsque l’opposition raille la liste Denouvion-Brugère comme le mariage de la carpe et du lapin ; il répond : « c’est vrai qu’on a un parcours de vie différent, on ne vote pas la même chose, mais c’est une équipe de 31 personnes tous avec des compétences différentes. Je suis pour l’union des forces ».

Emmanuel Martins et sa liste « Un nouveau départ pour Saint-Jory » affirme avoir pris ses distances avec Thierry Fourcassier

Emmanuel Martins, 50 ans, père de famille et responsable industriel dans l’aéronautique a soutenu Thierry Fourcassier lors de ses mandats, mais il nie en être l’héritier. Nos révélations ont laissé un sentiment de trahison chez les anciens proches du maire ; « ils sont tombés de haut » assure-t-il ; « les gens étaient même en colère » car « pendant des mois il nous  était assuré qu’il n’y avait rien ». Six personnes de sa liste ont siégé au côté de Thierry Fourcassier « il y avait une emprise une opacité, Thierry Fourcassier gérait seul ».

Il assure que les membres de sa liste ont « pris leur distance », mais avec le passif présumé du futur ex-maire et une commune exsangue financièrement, comment expliquer aux électeurs qu’il constitue le bon choix pour les deux ans à venir ? « 80% de l’équipe est constituée de nouvelles personnes, et on sera plus strict, plus rigoureux et transparents » promet-il. Cet adhérent des Républicains compte d’ailleurs « stopper certains projets » lancés sous le mandat de TF sans plus de précision. Sa liste, classée divers droite, n’a pas sollicité l’investiture des Républicains.