POLEMIQUE. Un groupuscule étudiant du Mirail a-t-il affiché son soutien au Hamas ?
Des tags qui ont fleuri aux abords de l'Université Jean-Jaurès inquiètent. Explication.
13 octobre 2023 à 8h29 par Brice Vidal
"Le Mirail soutient la résistance palestinienne" "Palestine vivra et vaincra" ; des tags et des revendications ont fleuri aux abords de l'Université Jean-Jaurès de Toulouse cette semaine. Des inscriptions signées du groupuscule d'extrême-gauche Ligue de la Jeunesse révolutionnaire, section jeunesse de l'ex-LCR, parti trostkyste créé par Alain Krivine dans les années 70.
Si la propension à soutenir la création d'un Etat palestinien n'est ni choquante, ni véritablement nouvelle pour cette poignée de militants habitués aux outrances, c'est un tag en particulier qui inquiète et qui, s'il a vraiment été apposé aux abords de l'Université toulousaine, constitue une rupture : "Vive le Hamas, Vive Gaza Libre". A Lyon c'est un "Gloire et Honneur aux martyrs" qui a été tagué. Le premier, s'il ne s'agit pas d'un montage, tombe à coup sûr sous le coup de la loi, puisqu'il s'agit d'une apologie du terrorisme.
Pour rappel, le Hamas est un groupe islamiste qui comprend une branche armée ayant massacré indistinctement des civils - femmes et enfants - lors de raids samedi dernier dans le sud de l'Etat hébreu. Le Hamas prône l'instauration de la Charia (loi islamique), les attentats contre les civils, la destruction de l'Etat d'Israël tout en étant un obstacle à la paix depuis sa création par le Cheikh Yassine.
L'extrême-gauche trotskyste, sorte de fourre-tout révolutionnaire et prétendument avant-gardiste, soutient entre autres les causes woke, les luttes LGBT, la révolution permanente ou encore la grève générale. Pas vraiment le petit manuel du militant du Hamas. Leur soutien au terrorisme n'est en soit pas une nouveauté puisqu'ils ont longtemps défendu le terrorisme d'ultra-gauche dans les années 70 et 80. Les jeunes disciples de Krivine se sont-ils égarés idéologiquement ? Du culture tiers-mondiste, ces groupuscules - qui ne représentent qu'eux-mêmes - sont-ils définitivement noyautés par des islamistes ? Une chose est certaine, leur lecture de Karl Marx s'est probablement limitée à la pique de Pierre Desproges qui raillait "le Capital c'est comme le bottin, tu lis trois pages et tu décroches".
L'Université Jean-Jaurès a fermement condamné les banderoles et les inscriptions.