Plus de 200 enfants scolarisés en Haute-Garonne n'auraient pas de toit
Les syndicats enseignants étaient reçus par la sous-préfète de Toulouse ce mardi pour tenter de trouver des solutions.
25 octobre 2023 à 18h42 par Marion Chouly - avec Brice Vidal
Plus de 200 enfants scolarisés en primaire dormiraient à la rue en Haute-Garonne. Une situation inquiétante d'autant plus que ce chiffre serait en augmentation. Ce mardi 24 octobre 2023, les syndicats enseignants (UNSA, CGT, CFDT, Éducation entre autres) étaient reçus par la sous-préfète de Toulouse pour tenter de trouver des solutions. Des enfants pour la plupart scolarisés à Toulouse, mais il y aurait aussi des cas à Saint-Gaudens.
"On se rend compte que les élèves dorment dehors en fait, certains à la gare, d'autres dans la rue, d'autres dans des trucs à poubelles enfin vous voyez, ce genre de choses [...] et ça peut être de très très jeunes enfants" nous explique Marie-Cécile Périllat de la FSU 31. "On s'en rend compte parce que les enfants ne peuvent pas suivre une scolarité normale, et c'est ça qui nous a incité nous, en tant qu'intersyndicale, à alerter les pouvoirs publics là-dessus" ajoute-t-elle.
Une situation critique et dramatique pour ces enfants, ces familles... Marjorie, professeure des écoles, a déjà eu des élèves sans-abri dans sa classe, c’est même son directeur qui a traduit à la famille l’avis d’expulsion qu’elle a reçu. "Alors les enfants, eux, étaient certes fatigués, beaucoup moins prêts aux apprentissages, mais c'était peut-être pas eux qui nous le montraient le plus... Par contre une maman et un papa perdus" raconte-t-elle. "Chez des collègues, ça serrait beaucoup le cœur et ils étaient extrêmement mal. Moi, j'aurais plutôt envie de faire quelque chose, mais à part des collectes de l'aide alimentaire, donner des coups de mains comme ça, on ne peut pas faire grand-chose malheureusement" poursuit-elle.
Marjorie déplore le fait que l'aide apportée à ces familles soit limitée "il y a des douches pourtant dans les écoles, mais on peut pas les utiliser comme ça... ça se fait pas, ça serait pas accepté par l'ensemble de la communauté éducative" explique-t-elle.
À l'issue de cette réunion, l'intersyndicale se dit déçue, "pas de réponse satisfaisante de notre point de vue" nous confie Marie-Cécile Périllat de la FSU 31. "La préfecture confirme vouloir libérer des chambres d’hôtel qui étaient occupées, parfois depuis des mois. Elle va créer 100 à 200 places dans des accueils d’urgence, mais nous dit par ailleurs que 6.000 personnes sont ciblées comme prioritaires par leurs services et seules 4.000 prises en charge effectivement. Quand nous soulevons la question des droits des enfants, elle nous répond que pour tous ceux qui sont déboutés du droit d’asile, leur droit a l’éducation passe par le retour dans leur pays d’origine."