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Clash à St-Jory. Plombé par les affaires judiciaires, le maire se vote une protection fonctionnelle

Cité dans deux enquêtes distinctes, Thierry Fourcassier a fait voter mercredi une protection fonctionnelle pour lui et plusieurs de ses adjoints. Une partie de l'opposition a démissionné. Dossier.

Le maire Thierry Fourcassier, doigt tendu en conseil municipal.
Le maire Thierry Fourcassier, doigt tendu en conseil municipal.
Crédit : @100%Radio

21 septembre 2023 à 10h46 par Axel Mahrouga, avec Brice Vidal

L'ambiance était délétère pour ce conseil municipal de rentrée à St Jory, près de Toulouse (Haute-Garonne). Alors que le maire, Thierry Fourcassier, est englué dans deux affaires judiciaires. L'opposition, qui lui reproche sa gestion "désastreuse", a tiré à boulets rouges.

Déjà visé par une enquête pour corruption, recel et trafic d'influence, le premier élu saint-joryen est également sous le coup d'une enquête préliminaire ouverte récemment, une nouvelle fois pour corruption et prise illégale d'intérêt. 100% vous l'avait révélé. Curieusement, Thierry Fourcassier a fait voter une protection judiciaire pour lui et plusieurs de ses adjoints. Une mesure qui permet notamment de faire prendre en charge à la collectivité, les frais de justice des élus couverts par cette protection. 

L'élu justifie cette délibération par les attaques dont il aurait été la cible sur les réseaux sociaux. « Quand ça dépasse la sphère politique pour aller dans le domaine privé, stop ! Certains élus qui ont été cité, ciblé, souillé, salit sur les réseaux sociaux ont demandé la protection fonctionnelle », a lancé le premier magistrat hier soir pendant le Conseil municipal. Provoquant l'ire de l'opposition.

Thierry Fourcassier sur la protection fonctionnelle
Thierry Fourcassier sur la protection fonctionnelle
Crédit : Brice Vidal

L'opposition, menée par le socialiste Victor Denouvion, a demandé à ce que la commune se porte partie civile dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en 2018. «Les intérêts de la commune sont concernés donc on demande à avoir accès au dossier. J'espère sincèrement que la commune n'aura pas été lésée».

Sans surprise, la délibération n’a pas été votée sous les huées d'un public acquis à l'opposition. Mais la loi permet quoiqu’il arrive à la commune de se porter partie civile, même contre l’avis du maire. Le tribunal administratif se substitue alors à la majorité en place. Face à ces dossiers embarassants pour la collectivité, une partie de l'opposition a démissionné hier. 6 élus en tout.

Victor Denouvion (opposition) souhaite que la commune se porte partie civile
Victor Denouvion (opposition) souhaite que la commune se porte partie civile
Crédit : Brice Vidal

L'affaire du TAJ s'invite aux débats

En parallèle des imbroglios juridiques, un autre dossier a refait surface. L'affaire dite du TAJ (pour traitement des antécédents judiciaires, un fichier qui comporte le passé judiciaire des personnes visées). 

Sur la commune, des policiers municipaux ont consulté sans autorisation le fichier des antécédents judiciaires. A l’époque c’est Thierry Brugère qui dirigeait la police municipale,  il a été mis hors de cause.  Mais Brugère affirme que le maire a livré son nom en pâture aux médias, à des fins politiques, il avait entre-temps quitté la majorité de Thierry Fourcassier.

Alors Thierry Brugère a réglé ses comptes. « Vous parlez de moi : "c'est vraiment un enc****, mais même après ce qu'il a fait je me soucis des dommages collatéraux publics, privés et familiaux qui seront pour lui dévastateurs". Moi, je vais vous parler des dégâts dévastateurs, moi, je pense à ma famille, je pense à mes enfants. Pendant neuf mois, vous avez joué avec ma vie ! Je le dis devant tout le monde, vous avez joué avec ma vie, parce que j'étais à la limite oui ! Alors vous étiez derrière avec vos complices et certains agents à manipuler ... Vous rendrez des comptes devant la justice ! » Au final des délibérations contestées, des noms d'oiseaux, et des démissions. Ambiance...

Thierry Brugères règle ses comptes avec le maire au sujet de l'affaire du TAJ
Thierry Brugères règle ses comptes avec le maire au sujet de l'affaire du TAJ
Crédit : Brice Vidal
Thierry Brugère, ancien adjoint devenu fervent opposant du maire.
Thierry Brugère, ancien adjoint devenu fervent opposant du maire.
Crédit : @100%Radio