Meurtre de Miloud à Toulouse. Ses proches veulent que « les langues se délient »
Le jeune homme de 24 ans a été tabassé à mort quartier Bagatelle, le 22 février 2023. Une question subsiste : pourquoi ?
11 juillet 2023 à 22h35 par Brice Vidal
Miloud a été tabassé à mort à Toulouse le 22 février dernier. Le livreur aurait eu 25 ans ce mardi ; sans histoire, jamais de souci avec la justice, il est tombé rue du Gard. Décrit comme aimé de tous, il était serviable, trop peut-être. L’hiver dernier, une amie lui aurait demandé de récupérer un colis, il est 4 heures du matin, même quartier Bagatelle l’heure est tardive. Mais le garçon y va. Pour aider, encore. C’est son frère aîné, sans nouvelle de lui, qui retrouvera Miloud visage tuméfié. Méconnaissable. Il décèdera moins de 48 heures plus tard des suites de ses blessures.
Un individu interpellé
« 5 mois après c’est toujours très dur, on nous l’a pris… on fait tous semblant d’aller bien, et de temps en temps on craque » explique Sara, amie de cette fratrie de quatre garçons, presque une sœur. « On prie fort pour que la justice passe, Miloud était aimé, bienveillant et il a été lynché » rappelle-t-elle. Un individu de 28 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire suite à ces faits. L’enquête se poursuit sur commission rogatoire d'un juge d'instruction toulousain.
L’omerta du quartier
Mais la famille et les proches du minot de Tibaous veulent savoir ce qu’il s’est passé « on pense à lui tous les jours, on fait des actions, on vient de poster un message sur les réseaux sociaux ; pour que n’importe qui ayant pu entendre, voir, ou savoir quelque chose de fiable parle ». Mais à Bagatelle c’est l’omerta « on est en colère, ça nous prive d’une vérité, c’était un jeune de 24 ans qui allait se marier, il était profondément bon : une famille est détruite, des grands-parents et des petits frères pleurent, on ne comprend pas » : « des jeunes ont commis récemment des dégradations pour un jeune tué à 500 km d’ici, même si c’est horrible, pour Miloud qui vivait à quelques centaines de mètres, rien » s’émeut Sara.
Les proches du jeune homme se réunissaient mardi soir en petit comité et dans le recueillement « c’est une sadaqa (Zakaat – aumône en arabe hégirien), on va préparer des repas et les distribuer dans les mosquées pour les plus démunis » car « nous, on n’arrivera pas à manger. » lâche-t-elle les yeux rougis par les larmes.