Lumbago, burn-out, les sages-femmes de la maternité du CHU de Toulouse se mettent en grève.

Les sages-femmes de l’hôpital Paul de Viguier, à Toulouse se mettent en grève illimitée à partir de ce lundi 23 septembre. Depuis 3 ans, elles demandent une augmentation des effectifs qui peine à venir. Cet après-midi elles étaient devant le parvis de l’hôpital pour montrer leurs revendications.

Une vingtaine de sage-femmes étaient réunies devant la maternité du CHU de Toulouse.
Une vingtaine de sage-femmes étaient réunies devant la maternité du CHU de Toulouse.
Crédit : @Louisa Destugues

23 septembre 2024 à 16h52 par Louisa Destugues

Un ras-le-bol souffle sur la maternité Paul de Viguier. Devant le parvis une vingtaine de sages-femmes sont réunies avec des pancartes « sage-femmes en grève, plus de bras pour les petits pieds de nos bébés ». Elles dénoncent un manque d’effectif qui dure depuis 3 ans, sans réaction de la part de la direction. « Nos compteurs d’heures explosent et les temps partiels ne sont pas respectés » confie Valérie Murat qui faisait déjà grève le 9 septembre pour demander l’embauche de trois équivalents temps-plein.  

Elle affirme que les sage-femmes voient la direction régulièrement, « tous les six mois à peu près » et qu’ils reçoivent des effectifs ponctuellement mais « ce n’est pas suffisant ». Selon le communiqué, ce manque de bras « menace gravement la qualité des soins et la sécurité des patientes ainsi que les conditions de travail des équipes en place ». Lumbago, burn-out, de plus en plus de sages-femmes sont contraintes d’arrêter une profession qu’elles aiment pour préserver leur santé selon Valérie Murat.  

Chaque année, c’est plus de 5000 accouchements qui ont lieu à la maternité Paul de Viguier pour un effectif d’environ 140 sages-femmes.

Les grévistes devraient recevoir une première réponse à leurs revendications dans la journée de vendredi. Jusqu’à maintenant, la direction assurait que le budget pour l’année 2024 était bloqué, mais qu’ils travaillaient pour une amélioration en 2025. Les sages-femmes face à cette réponse ne manquent pas de souligner l’urgence de la situation « on est désespérés, ça fait trois ans que ce problème est récurrent » affirme Valérie Murat.

De manière générale, le reste du personnel hospitalier soutient les grévistes qui annoncent une grève illimitée tant qu’ils n’auront pas une réponse satisfaisante à leurs revendications. Ils assurent toutefois que la prise en charge des patients ne sera en aucun cas perturbée.

 

Le CHU a réagit à ce sujet : "Depuis plusieurs années, le CHU de Toulouse a mis en place des mesures significatives pour renforcer les effectifs du grand secteur naissance. Ainsi, en 2023, six postes de sages-femmes ont été créés, permettant ainsi de répondre à la hausse d’activité . Des soutiens avec des recrutements supplémentaires sont systématiquement déployés durant la période estivale, garantissant aux agents la possibilité de prendre leurs congés. Le remplacement des sages-femmes absentes est également assuré et systématique sur les secteurs des suites de couches, de l’hospitalisation des grossesses à haut risque, des urgences et des salles de naissance.
Pour septembre et octobre 2024, des renforts sont prévus avec l’arrivée de trois professionnels, permettant aux agents de prendre leurs congés et de poser leurs récupérations. 
Parallèlement, le CHU mène une réflexion sur la création d’un pool de suppléance pérenne pour répondre aux besoins"