Une poissonnerie toulousaine contrainte de fermer pendant la période des fêtes
Publié : 16 décembre 2020 à 12h17 par La Rédaction
Pourtant autorisé à rester ouvert grâce à sa partie poissonnerie, l'établissement envisage de rouvrir au même moment que tous les autres restaurants.
La poissonnerie/restaurant l'Atelier du Pêcheur, située place Robert Schuman, a été contrainte de fermer ses portes depuis trois semaines, faute de rentabilité.
"À notre réouverture en juin dernier, nous avons réussi à remonter la pente grâce aux beaux jours et à l'affluence des clients qui étaient en manque de restaurants, explique Bruno Allouche, le patron. C'est à partir du mois de septembre que ça a commencé à se gâter à cause du temps. Il y a eu deux à trois semaines de pluie, donc la terrasse était vide et les gens sortaient déjà moins".
À l'annonce du second confinement, qui, cette fois-ci autorisait les petits commerces alimentaires à rester ouverts, le patron garde espoir. Seulement, sa double étiquette de poissonnerie/restaurant lui a finalement porté préjudice. "Nous avons une clientèle assez fidèle, mais qui s'est malheureusement plus attaché au concept de restauration qu'à la poissonnerie en elle-même. Les clients avaient l'habitude d'arriver, de choisir leur poisson, et de manger sur place. Le fait de ne faire que de la vente de poisson à emporter n'a pas prit, et nous ne vendions plus rien", explique-t-il.
"On faisait 2 à 3% du chiffre d'affaires depuis plusieurs semaines"
Le patron et ses neuf salariés se sont accrochés durant des semaines pour continuer à faire tourner boutique. Pourtant, rien n'y a fait. Le commerce ne réalisait plus que 2 à 3% de son chiffre d'affaires habituel. Bruno Allouche a alors préféré mettre ses employés en chômage partiel.
L'établissement restera fermé durant les fêtes de fin d'année, période qui, en général, cartonne pour la poissonnerie. "Je ne préfère pas prendre le risque de rouvrir pour les fêtes. Imaginez seulement : j'ouvre, je passe commande auprès de mes fournisseurs pour 5 000 à 6 000 euros de homard, poisson, crevettes, huîtres, etc., mais je ne rentabilise rien. Ca ne fera qu'empirer la crise que nous traversons", nous confie le patron.
Comme tous les établissements fermés pendant cette période de crise sanitaire, la poissonnerie de Bruno pourrait bénéficier d'une aide de l'Etat, à hauteur de 10 000 euros. Pourtant, cette dernière lui a été refusée ce lundi, pour une raison qu'il ignore encore.
À la rouverture des centres commerciaux, la colère monte...
Alors que le second confinement était toujours en vigueur, l'Etat a autorisé les centres commerciaux à rouvrir leurs portes le 28 novembre dernier. Une injustice pour le patron de l'Atelier du Pêcheur, qui ne comprend pas pourquoi les magasins peuvent acceuillir un tel nombre de clients, mais pas les restaurants. "Je me suis rendu dans la galerie du Auchan de Balma la dernière fois, j'ai presque eu envie de vomir. C'est une honte qu'ils aient le droit d'ouvrir, qu'ils puissent avoir des centaines de clients en même temps, parfois sans masques, mais que nous, les restaurants, ne puissions pas le faire malgré la règle d'une table sur deux".
Pour l'heure, Bruno envisage de rouvrir sa boutique en même temps que les autres restaurants, le 20 janvier 2021 au minimum.