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Une audience cruciale devant le juge des libertés à Toulouse : Cédric Jubillar sortira-t-il de détention lundi ?

Le Juge des libertés et de la détention doit indiquer s'il prolonge le mandat de dépôt du plaquiste tarnaise, soupçonné du meurtre de son épouse Delphine Jubillar. Décision mise en délibéré à lundi. 

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Publié : 9 juin 2022 à 11h06 par Brice Vidal

 

Depuis 10 heures ce matin, le juge des libertés et de la détention examine le prolongement du mandat de dépôt de Cédric Jubillar. Le plaquiste tarnais, mis en examen et incarcéré depuis le 18 juin 2021 pour homicide par conjoint, est soupçonné d'avoir tué son épouse Delphine Jubillar dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines. Son corps n'a jamais été retrouvé. Cédric Jubillar s'est présenté à l'audience en salle 4 du tribunal judiciaire de Toulouse, doudoune orange flashy sur le dos, bouc fourni au menton. L'air relativement détendu, saluant  ses avocats. Le huis clos demandé par le parquet était entériné. 

Alix-Marie CABOT-CHAUMETON, Procureure de la République Adjointe, allait requérir le prolongement de la détention au regard probablement des actes d'enquête encore prévus et du trouble à l’ordre public manifeste que pourrait constituer la libération du mis en examen. La défense combattant pied à pied les arguments de l’accusation estimant qu’aucune des charges ne justifie le maintien en détention "c'est une date importante de la procédure, nous allons plaider devant un magistrat indépendant qui est hors de la procédure, hors de la bataille, qui a un regard neuf et objectif " et "la détention provisoire c'est l'exception en France" alors " le débat : qu'est ce qui imposerait que cet homme soit maintenu en détention ? On demande pas au juge de nous dire si Cédric Jubillar est coupable ou innocent" indiquait à son arrivée au palais de justice de Toulouse Me Alexandre Martin, l'un des avocats de Cédric Jubillar.

Personne, parmi les avocats et les magistrats, ne s’avance à présumer de la décision du JLD. Rappelons seulement que 4 demandes de mise en liberté ont été refusées à Cédric Jubillar depuis l’été dernier. La décision sera rendue lundi, "nous avons plaidé longuement, chacun, devant un magistrat attentif, consciencieux, indépendant et très attentif aux demandes de la défense" expliquait à sa sortie vers 14h15 Me Martin, "la loi fait obligation à la justice de faire le point au bout d'un an et de provoquer un débat contradictoire" ajoutait Me Emmanuelle Franck, qui précisait qu' "il a été fait état des éventuelles modalités de sa libération et des garanties de représentation". "La culpabilité de Cédric Jubillar n'est affichée par rien, on a même un élément qui démontre que cet homme est innoncent puisqu'on sait que le téléphone de Delphine a été manipulé pendant les horaires où Cédric était avec les gendarmes" soulignait quant à lui Alexandre Martin. 

 

Où en est l'enquête ?

 

Dans cette affaire à tiroirs, les derniers développements n’ont pas permis de solutionner définitivement le mystère. 

Dernier événement marquant en date, la confrontation entre Cédric Jubillar et son ancien voisin de cellule Marco. Le Corse maintient que le plaquiste lui a révélé avoir tué sa femme. L’intéressé assure que c’était pour mettre fin aux questions pressantes de Marc Aurèle. 

Les gouttelettes de sang dans la voiture du copain de Cédric : fausse piste. La géolocalisation des mouvements de Cédric Jubillar avant le crime : les données envoyées par Google n’ont rien donné de concret pour le moment. Les gendarmes veulent maintenant savoir si les données ont été effacées volontairement ou non. 

Il y a eu les fouilles de janvier février, puis un peu plus tard, l’utilisation de drônes permettant de voir si la terre avait été remuée, si la végétation avait changé de couleur avec l’azote libéré par un éventuel cadavre : des dizaines de milliers d’images capturées mais rien de concret pour le moment. Les drônes devraient revenir survoler Cagnac "pour des vérifications" nous dit-on de source proche de l'enquête. La date n’est pas fixée. 

Mais il y a aussi les éléments à décharge d'un suspect qui clame son innocence : le smartphone de Delphine qui a redémarré mystérieusement le matin du 16 décembre, alors que Cédric se trouvait avec les gendarmes ou à proximité. Et puis l’essentiel : pas de corps, pas de scène de crime, pas d’arme du crime. Juste un mobile. Delphine allait quitter Cédric et s'installer avec un homme.