Un vétérinaire toulousain demande un meilleur étiquetage des animaux abattus
Selon lui, le consommateur doit savoir si l'animal a (ou pas) été étourdi avant d'être tué. Mais il refuse de stigmatiser la religion musulmane ou juive. Explications.
Publié : 7 mars 2019 à 13h30 par
Des poulets égorgés et qui battent des ailes à tout-va, des veaux complètement paniqués avant d'être tués...
L'abattage des animaux pose de plus en plus question.
L'association L214 a diffusé de nombreuses vidéos qui ont fait polémique, notamment autour de la question de l'étourdissement des animaux.
Un Haut-Garonnais a décidé lui aussi de porter ce débat sur la scène publique.
Une pétition en ligne
Stéphane Cluseau, vétérinaire toulousain depuis 12 ans a lancé une pétition en ligne, sur le site change.org, signée par plus de 1000 personnes à ce jour.
Adressée au Président de la République et au Ministre de l’Agriculture, elle demande un "étiquetage respectueux et laïc".
Des étiquettes « abattu avec étourdissement »
Stéphane Cluseau aimerait que l'on mentionne si les animaux ont été étourdis avant d'être tués ou pas.
"Beaucoup de citoyens voudraient connaître le mode d'abattage des animaux. C'est une problématique qui touche le bien-être animal et la liberté de choix du consommateur qui pourrait choisir une viande avec étourdissement ou sans", explique-t-il. Et donc savoir si l'animal a plus ou moins souffert.
Il faut savoir que dans les religions juive ("casher") et musulmane ("halal") les animaux ne sont généralement pas étourdis. Or certaines de ces viances, destinées au circuit "rituel", se retrouvent vers les circuits classiques et arrivent dans les assiettes des consommateurs qui ne sont pas forcément au courant. Avec l'étiquetage "abattu avec (ou sans) étourdissement" proposé par Stéphane Cluseau, cela ne serait plus possible.
Pas de stigmatisation religieuse
Le Toulousain insiste : "J'ai reçu beaucoup de messages positifs, la majorité des gens qui ont signé la pétition ont bien compris que cela allait dans le sens du bien-être animal et la liberté de choix du consommateur, sans stigmatiser les communautés musulmanes ou juives qui consomment des viandes issues d'abattage cultuels que je ne remets pas en question."
(Crédit photo : site de L214)
Ecoutez Stéphane Cluseau avec Romain Luspot pour 100% :