Un pont suspendu s’effondre au nord de Toulouse : 2 morts et des blessés selon un bilan définitif
Publié : 18 novembre 2019 à 9h43 par Brice Vidal
A Mirepoix-sur-Tarn, un pont suspendu s'est effondré ce matin. Les secours étaient sur place.
Rappel des faits...
Ce matin entre 8h et 8h30, deux véhicules, une voiture et un poids-lourd, ont franchi le pont et sont tombés dans le Tarn après que ce dernier se soit effondré. Une femme s'est démenée pour sortir de l'eau par ses propres moyens, le bilan fait état de 2 morts et de quatre personnes blessées. Selon nos informations, un poids-lourd dont le tonnage était supérieur à la limite autorisée pourrait s’être engagé sur le pont.
Le camion, retrouvé, est "apparemment un porte-char, ce type de véhicule transporte des grues. A priori, c'est un véhicule lourd", a indiqué le maire de Mirepoix, Eric Oget qui ne sait pas s'il fait plus ou moins que 19 tonnes, la limite autorisée sur ce pont. "Aucun phénomène climatique récent" ne peut être mis en cause, a-t-il assuré. "Ces ponts sont interdits aux véhicules de plus de 19 tonnes mais il est fréquent que des camions de plus gros tonnage les empruntent", a pour sa part relevé le président de la Communauté de communes, Jean-Marc Dumoulin.
Grosse mobilisation des secours
De nombreux secours étaient sur place, 67 pompiers, 40 gendarmes, le Samu et des plongeurs. La passerelle métallique, construite en 1931 a été rénovée en 2003 par le Conseil départemental, assure le préfet de Haute-Garonne Etienne Guyot. Une cellule de crise a été activée en préfecture
Des témoins sous le choc à Mirepoix
Yohan, présent lors de l'effondrement, témoigne :"Une maman a été éjectée de la voiture, s'est rattrapée aux branches des arbres comme elle pouvait. Je pense que la gamine est encore dans l'eau et mon ami, je pense que sous le choc de la descente, il a été assommé. Après pour se détacher sous l'eau... [...] L'eau est gelé, il y a trop de courant"
Les réactions
Georges Méric, président du département de la Haute-Garonne, s'est exprimé dans un communiqué : "J’adresse toutes mes pensées aux victimes de l’effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn, qui a eu lieu ce lundi matin à 8h. Les services du Conseil départemental ainsi que les pompiers du SDIS 31 sont pleinement mobilisés pour porter secours aux victimes. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de ce terrible accident. Je me rends sur place ce matin afin d’être aux côtés des victimes, de leurs proches et des services de secours"
Selon le maire de la commune, Eric Oget, ce pont a été rénové en 2000 et vérifié en 2017-2018. Il ne présentait aucune problématique particulière. Toujours selon le 1er magistrat de la commune, il y a eu des petites réparations effectuées ces derniers jours au niveau des seuils de câbles. Le maire relate les faits : "On a retrouvé un corps dans une voiture blanche. La dame a pu sortir, c'est sa fille apparemment qui est décédée. Pour les disparus, nous ne savons pas encore, on essaye d'identifier les gens qui étaient sur le pont [...] la problématique c'est l'identification des gens.
Une enquête ouverte
Le procureur de Toulouse Dominique Alzéari a fait état à la mi-journée d'une "disparition d'une personne qui est le conducteur du véhicule lourd qui s'est engagé sur le pont". Il y avait aussi "les occupantes d'une Renault Clio venant en face avec une mère de famille qui a pu surnager et être sauvée par des témoins et malheureusement sa fille de 15 ans qui est décédée", a ajouté le magistrat. "Nous recherchons actuellement le chauffeur de ce poids-lourd et nous vérifions aussi et surtout s'il n'y a pas d'autre véhicule impliqué ce qui ne semble pas être le cas pour le moment, sous toute réserve", a-t-il précisé. Des perquisitions devraient intervenir rapidement notamment au sein de l’entreprise à qui appartenait la semi-remorque.
On apprenait en fin de journée que le corps du chauffeur du camion avait été repêché, portant le bilan à 2 morts. Selon nos informations la semi-remorque aurait transporté un engin de forage, l'ensemble pesant au moins une trentaine de tonnes. Les investigations ont été confiées à la Section de recherches de la gendarmerie de Toulouse.
Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez, venu sur place, appelait "à la prudence" sur le bilan final dans l'attente de la conclusion des recherches. Datant de 1931, le pont suspendu, qui "s'est effondré brutalement, en quelques secondes", avait été contrôlé et "n'avait pas été identifié comme posant des problèmes particuliers", a pour sa part relevé la secrétaire d'Etat à la Transition écologique Emmanuelle Wargon, qui l'accompagnait. "Le gouvernement est déjà mobilisé pour la sécurité des ponts, notre mobilisation est renforcée" après ce drame, a-t-elle ajouté.
Le pont s'est effondré ce matin, emportant un camion et une voiture / Crédit Photo : Twitter : @olecorre