Un photographe de Toulouse accusé de viols et de tentatives de proxénétisme
10 août 2021 à 12h03 par Brice Vidal
Il a été incarcéré le 28 juillet.
Un photographe professionnel de Toulouse vient d'être mis en examen et incarcéré le 28 juillet 2021 pour viols et tentatives de proxénétisme.
Cet homme de 43 ans aurait entre 2019 et 2020, selon l’enquête menée par les gendarmes puis les policiers toulousains, violé deux modèles ayant travaillé à ses côtés. Il aurait aussi proposé à trois mannequins de « les aider » à se prostituer. Le mis en cause, défendu par le cabinet d’avocats Legros-Gimbert/Issa qui demande sa remise en liberté, nie toute relation sexuelle non consentie. Son casier judiciaire a été "réhabilité", ayant fait l’objet d’une ancienne condamnation pour violences conjugales. Le mis en cause est actuellement en détention de la maison d’arrêt de Seysses.
Se voyait-il proxénète ?
L’enquête a débuté quand un modèle a révélé à un photographe de la place toulousaine avoir fait l’objet d’une drôle de proposition « d’embauche » de la part d’un de ses confrères. Concrètement : une aide matérielle pour qu'elle se prostitue. En creusant un peu l’histoire, cette oreille attentive décide - au lieu de conseiller à la victime de déposer plainte - de tendre un piège au suspect. Pour coincer le prédateur sexuel présumé, il demande l’aide de deux autres jeunes femmes, modèles photo également. Elles rencontrent le photographe, expliquant avoir des problèmes d’argent et chercher des ressources financières. Ce dernier serait tombé littéralement dans le panneau. Il se serait rapidement vu souteneur et aurait proposé aux deux midinettes de les aider à se prostituer via les réseaux sociaux, notamment grâce à l’application MYM. Sorte d’Instagram payant de nus. Les enquêteurs disposeraient de captures d’écran équivoques attestant des propositions du portraitiste.
Des plaintes pour viol dans un deuxième temps
Une fois l’enquête lancée, suite à la déposition du « photographe enquêteur », deux jeunes femmes déposeront plainte contre le suspect. Cette fois pour des viols. Notamment une jeune femme, en rupture familiale, à qui le photographe aurait donné un médicament avant, affirme-t-elle, de la violer. Ou cette autre victime affirmant qu’après un shooting, le mis en cause a conditionné l’envoi de ses clichés à une relation sexuelle. Sur l’ordinateur de ce dernier, la vidéo " d’un rapport sexuel particulièrement violent le mettant en scène avec une femme " a été saisie, sa partenaire a mal et demande à ce que le suspect s’arrête. En vain. Un "simple jeu sexuel privé" affirmera le photographe, la partenaire en question n’aurait pas encore été entendue par les policiers.
La Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Toulouse dira vendredi si le mis en cause, photographe professionnel depuis quelques années et qui a notamment participé à des ateliers photographiques avec des enfants, est maintenu ou non en détention.
Photo illustration Adobe.