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Un homme, ayant tué et mutilé son ex-compagne post-mortem, jugé pour une tentative d'assassinat à Revel

Patrick Mazet, repris de justice au profil glaçant, de retour devant une cour d'assises. Cette fois à Toulouse.   

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22 mars 2022 à 14h32 par La Rédaction

 

Un homme au profil très inquiétant est jugé actuellement par la cour d'assises de Haute-Garonne. Patrick Mazet, 72 ans, est accusé d’une tentative d'assassinat sur celle qui était sa compagne au moment des faits, en mars 2019 à Revel. Le procès s’est ouvert lundi.

Mazet est connu de la Justice : en 1998, cet ancien chauffeur routier a tué son épouse Annabelle Joyeux en Gironde. La victime avait été poignardée, mutilée post-mortem (les seins découpés). L'auteur avait caché le corps à 200 km avant de se rendre aux autorités. Condamné à 20 ans de réclusion criminelle, il a pu sortir en 2009 après plusieurs périodes de libération conditionnelle. L'homme s'était installé dans la petite ville du Lauragais.

Aujourd’hui Françoise, femme avec qui il partageait alors sa vie, l’accuse. Il aurait tenté de la tuer le 28 mars 2019. Muni d’une corde de guitare, avec à ses extrémités de petites prises métalliques, il aurait étranglé sa victime par derrière pendant de longues secondes. La victime se débattant. Françoise venait ce jour-là lui couper les cheveux. La victime n'aurait dû son salut qu'à la fragilité de l'arme du crime, la corde aurait cédé. La victime prenait ses jambes à son cou. Françoise venait de lui annoncer une liaison avec un autre homme. 

Dans le box, Patrick Mazet dit regretter ses actes ; “je lui demande pardon. Lorsque j’ai attaqué, j’étais complètement à côté de la plaque…” Françoise, encore sous le choc, n'y croit pas ; “je revois cette scène tous les matins. Je me répétais que je ne voulais pas mourir maintenant, pas comme ça”, confiera-t-elle. Mazet tentera de mettre fin à ses jours après l'agression. 

 

Le récit glaçant des premiers témoins

 

"Manipulateur, dangereux, pervers narcissique" ou "possessif et vicieux", des enfants de ses différentes compagnes étaient entendus lundi et mardi. La fille de Françoise est formelle : “il prenait mes culottes et s’excitait dessus, je le sais très bien”. L'enquête a permis de révéler des photo-montages pornographiques, mettant en scène Françoise ou sa fille. Des photos mêlant torture, violences et mutilation. 

Tremblante une ancienne compagne affirmera devant la cour, "je viens témoigner une dernière fois dans l’espoir que Mr Mazet ne fasse plus de mal à personne" ; "il m'a demandé de me prostituer, je l'ai fait" car "il avait de l’emprise sur moi" et "prenait du plaisir à me faire du mal". Un écrit de Mazet découvert pendant l'instruction révèlera des fantasmes morbides "mettre un pétard dans un vagin et le faire exploser" ; ou à propos de sa compagne de l'époque "la ligoter et la mettre sous un train".  

 

“Je ne pense pas que je voulais la tuer”

 

Pour Me Apollinaire Legros-Gimbert, il n'y a pas eu préméditation, peut être même pas volonté de tuer : “il y a deux issues, soit il était animé d'intention criminelle et il sera jugé et condamné pour tentative de meurtre, soit la cour qualifiera l’acte de violence”. 

De son côté Me Karine Briene pour la partie civile estime l'accusé "très manipulateur, très fuyant, il dit ce qui l’arrange de cette histoire. Pour moi c’était totalement prémédité, il avait préparé son acte, son outil". 

Patrick Mazet opposera à l'audience : “je sais ce que j’ai dit aux gendarmes, mais aujourd’hui je le répète, je ne pense pas que je voulais la tuer”. Léger. Patrick Mazet encourt aujourd’hui une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict du procès est attendu mercredi.