Francis Déjuan pourrait faire des émules dans le Luchonnais.

 

Il n’est pas question qu’il rouvre son école. Le maire de Fos au sud de la Haute-Garonne est catégorique, alors que les élèves sont appelés à revenir progressivement en classe à partir du 11 mai. Le discours du premier ministre mardi n’a pas convaincu Francis Déjuan. Il estime qu’il n’y a pas suffisamment de garanties sanitaires pour renvoyer les 14 élèves de son groupe scolaire en classe, « j’aurais souhaité qu’il y ait des dépistages des enfants, parents et corps enseignant, ainsi que des masques obligatoires ». 

 

Fos, village frontière avec l’Espagne, fortement touchée

Le maire de la petite commune frontalière n’entend pas faire courir de risque à la population. D’abord parce que, estime-t-il « nous avons 60% de la population qui a plus de 60 ans, ce sont des personnes âgées fragiles, qui parfois vivent avec les enfants qui fréquentent l’école » . Et surtout, cas particulier : le Val d’Aran espagnol où 121 cas de Covid ont été diagnostiqués, est tout proche « des familles espagnoles viennent chaque jour travailler en France et inversement. » Les travailleurs transfrontaliers y sont en effet autorisés. 

 

Un courrier à l’académie 

L’édile a donc adressé un courrier à l’inspection d’académie pour faire connaître sa décision « la responsable de l’arrondissement a entendu mes arguments, j’ai aussi prévenu la sous-préfète de Saint-Gaudens et je prendrai un arrêté ce lundi... »

Sa prise de position pourrait faire boule de neige dans le Luchonnais ; « plusieurs maires du canton de Saint-Béat me contactent pour connaître les modalités de ma décision. »

Car selon lui « à plus de 25% d’effectif : C’est impossible de mettre en place la distanciation et des normes sanitaires suffisantes dans les petites communes... mais vous verrez ce sera pareil à Toulouse ! » Francis Déjuan rappelle que la responsabilité pénale des maires peut être engagée en cas de contamination. 

 

La population derrière son maire 

Tous les parents ont été informés le 29 avril « à l’unanimité, ils étaient d’accord pour ne pas rouvrir l’école ». Les parents voulaient même lancer une pétition pour appuyer leur maire.

Seule la préfecture peut, à ce jour, l’obliger à rouvrir l’établissement. Mais le maire estime être dans son droit et promet « une continuité pédagogique sans faille » à Fos « ç’a très bien marché jusque là. On a fourni des ordinateurs et les employés communaux font les tirages papier si nécessaire. On va continuer. » 

 

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