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Toulouse. Un nouvel incinérateur sera probablement construit au Mirail à la place de l'ancien

Le syndicat mixte Decoset vient de rendre son avis sur le projet d’évolution de valorisation énergétique de Toulouse-Mirail.

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6 mars 2023 à 16h32 par Brice Vidal

 

Il sera probablement reconstruit au même endroit. L’incinérateur installé au sud de Toulouse est "de loin l’un des plus polluants en France", affirmait en juillet dernier de l’ONG Zero Waste Toulouse. Le syndicat mixte Décoset annonce ce lundi envisager "une reconstruction sur site", un avis qui fait suite à une concertation organisée entre septembre et novembre où "plus de 1200 personnes ont contribué au projet". Les solutions étaient les suivantes : maintien en l'état, rénovation partielle et reconstruction. 

 

La future usine traitera 240 000 tonnes contre 290 000 aujourd'hui 

La décision de reconstruire est la bonne selon l'opérateur "compte tenu de la nécessité de positionner les unités de valorisation énergétique en proximité des lieux de production de déchets". Actuellement l’incinérateur du Mirail géré par la SETMI (filiale de Véolia) traite 290 000 tonnes de déchets chaque année. La future unité pourrait traiter 240 000 tonnes, permettant de "faire face au volume de déchets" et minorer "les investissements sur le futur centre de tri de Bessières". "Nous allons inciter les collectivités à réduire leur volume de production de déchets" a insisté Vincent Terrail Novès, président de Decoset, conscient du défi que constitue une baisse du capacitaire de la future usine. Decoset avait proposé initialement un dimensionnement à 285 000 tonnes, une fois la concertation terminée la copie est revue à la baisse. Un bilan sera effectué en 2035 "nous pourrons réajuster les dimensionnements de Bessières". "Mais le dimensionner trop faiblement (en dessous de 240 000) serait dangereux" a souligné VTN qui ne veut pas se retrouver avec des ordures sur les bras. Les associations de riverains du sud-toulousain s'étaient prononcées pour une capacité de 100 à 150 000 tonnes ; l'autorisation administrative accepte jusqu'à 330 000 tonnes traitées. 

La solution préconisée par Decoset n'est pas une surprise pour en finir avec les polémiques autour de cet incinérateur qui date de 1969 et qui produit de la chaleur pour les réseaux toulousains. Les décideurs ne pouvaient le laisser en l’état jusqu’en 2032, l'actuelle usine va d'ailleurs faire l'objet de rénovations imminentes. Jean-Luc Moudenc s’était dit favorable à un déménagement de l’incinérateur, mais, avait-il regretté "il ne faut pas mentir, aucune commune ne se porte candidate pour l’accueillir".

 

Toulouse ne traitera que des déchets issus de la Haute-Garonne 

Notez qu'à l'avenir les déchets des Hautes-Pyrénées ne seront plus traités par le futur incinérateur (35 000 tonnes soit la quasi totalité des déchets incinérables bigourdans) ; "la solidarité territoriale doit jouer mais elle a ses limites" a expliqué Vincent Terrail-Novès pour qui "faire venir des déchets du SMTD 65 va à l'encontre des enjeux environnementaux". Le Gers également a demandé à la SETMI de prendre ses déchets en compte, ça ne sera pas le cas. Le nouvel incinérateur du Mirail, qui coutera 300 millions d'euros, sera mis en service au mieux en 2032. Désormais charge au préfet de lancer l’enquête publique pour trancher sur la localisation, mais peu de chance que l'incinérateur déménage.  

 

Photo via Decoset