La mesure permettra-t-elle d'éviter une deuxième vague ? Les Toulousains prennent cette annonce avec philosophie.

 

Les autorités ont décidé de frapper un grand coup. Le port du masque sera obligatoire à Toulouse dans l'espace public. La mesure prend effet ce vendredi 21 août de 7h à 3h du matin, et ce pendant 1 mois (renouvelable). Elle concerne toute personne de plus de 11 ans.

Une annonce surprise du préfet de Haute-Garonne Etienne Guyot ce mercredi, un préfet flanqué de Jean-Luc Moudenc et du patron de l'ARS pour l'occasion. Le mesure sanitaire ayant été décidé conjointement par la ville et les services de l'Etat.

 

Hausse des contaminations inquiétante à Toulouse

En Haute-Garonne, 525 cas ont été détectes du 10 au 16 août, soit un taux d'incidence qui a doublé en 15 jours, à 37,5 cas pour 100 000 habitants. Le taux de positivité dans le département est à 3,1%. Pire, dans la Ville rose le taux d'incidence atteint 64,2 pour 100 000 habitants "soit un taux de positivité à 4,3%" expliquait Pierre Ricordeau, le directeur général de l'agence régionale de santé Occitanie.    

Pour le maire de Toulouse "la rentrée scolaire arrive à grands pas, donc il fallait qu'on prenne des mesures simples claires et fortes, pour que dans 15 jours les indices se retournent dans le bon sens" ajoutant "beaucoup de grandes villes sont en meilleure situation que nous. Nous sommes parmi les mauvais élèves, il faut un sursaut !"

Toulouse a mis en place 4 drives où quelques 6000 personnes sont venues se faire tester. D'autres seront créés notamment autour des établissements universitaires "car les jeunes sont beaucoup plus concernés" prévient l'édile. Ce jeudi place Saint-Pierre un drive temporaire sera d'ailleurs installé de 20h à 23h. Un plan métropolitain est aussi à l'étude, même si la situation est moins alarmante sur les autres communes à proximité de Toulouse (La Ville rose concentre 57% des cas de Covid de Haute-Garonne).

 

 

 

Des contraventions dès ce week-end

Les contrôles seront renforcés y compris dans les établissements festifs "les consignes sont très claires" rappelle Etienne Guyot "on distinguera les secteurs où il y a beaucoup de brassage [...] les verbalisations monteront en puissance [...] avec des contrôles d'établissements recevant du public, des cafés où on a observé des dérives, il faut y mettre fin". Le préfet promet de la pédagogie vendredi mais "d'avantage de verbalisations dès ce week-end." L'objectif : enrayer la diffusion du virus multipliée par trois ces 4 dernières semaines. 

 

 

Qu'en pensent les Toulousains ?  

Globalement, les administrés rencontrés sont plutôt favorables à cette nouvelle disposition, aussi contraignante fût-elle.

Hormis Jeanne, "épouvantable" s'indigne-t-elle, et Laëtitia croisées quartier St Georges "je suis commerçante, or, les gens ne vont même plus sortir". A 25 ans Léa ne veut pas non plus du masque obligatoire "si la règle d'1 mètre est respectée je ne vois pas pourquoi on décide cela, si je marche dans une rue où il n'y a personne je ne le mettrai pas. Je serai verbalisé peut-être ou je le mettrai en voyant les policiers."

Kays, âgé d'une vingtaine d'années "cela pourrait éviter une deuxième vague, c'est une bonne initiative". Alexis, trentenaire valide aussi "c'est une bonne chose car le Covid repart de plus belle, la mesure devrait être prise depuis un moment déjà" . Aurélie à ses côtés est-elle gênée en terme de liberté publique ? "Non c'est juste normal, c'est pour notre santé".

Le doyenne de notre petit sondage, Josette 90 ans, porte déjà le masque "parce que je croyais que c'était déjà obligatoire, même si c'est contraignant, il faut en passer par là..."