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Toulouse : les manifestations de lycéens continuent, les premières condamnations tombent au tribunal

Les lycées Raymond Naves, Bellevue ou encore Ozenne sont bloqués ce jeudi.

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6 décembre 2018 à 9h42

De nombreux étudiants manifestent à nouveau ce jeudi 6 décembre dans la région toulousaine.

Les lycées Ozenne, Bellevue, Déodat de Severac ou encore Toulouse-Lautrec sont bloqués à Toulouse, comme celui de Victor Hugo à Colomiers . Un feu a même été allumé devant le lycée toulousain Raymond Naves et vers 9h, trois engins de pompiers étaient déjà partis sur les lieux.

Mardi, déjà, des lycéens de St Exupéry à Blagnac avaient mis le feu à l'entrée de leur établissement, qui est fermé jusqu'à lundi.  
Les lycéens protestent notamment contre Parcoursup, qui induirait selon eux la sélection à l'université, la réforme du bac et la suppression des filières.

Les lycéens prévoient de se rassembler à 10h30 devant St Cyprien pour aller vers Jean-Jaurès où une Assemblée générale doit avoir lieu à 12h30. Cette fac pourrait, comme Tolbiac et la Sorbonne Nouvelle à Paris, rejoindre le mouvement et être bloquée. 

Transports en commun perturbés

Comme depuis le début de la semaine, ces manifestations perturbent les transports en commun.
Aux environs de 10h, les lignes A et B du métro ont été un temps interrompues avant de reprendre partiellement. Tisséo informe les voyageurs sur son site et son fil twitter.

 

Des interpellations et des condamnations 

Depuis lundi, les manifs de lycéens dégénèrent. Il y a eu du mobilier urbain dégradé et des affrontements avec les forces de l'ordre.

Ainsi, mardi il y a eu 20 interpellations et 13 ce mercredi (dont 11 mineurs) selon la préfecture de Haute-Garonne. 
Mardi, 4 policiers avaient été blessés par des jets de projectiles et un jeune manifestant de 17 ans était lui touché au visage par un retour de flammes. 

Les premières condamnations commencent d'ailleurs à être prononcées. 

Un jeune homme de 18 ans, originaire de St Jean, a été condamné à 105 heures de travail d'intérêt général et interdiction de manifester en Haute-Garonne pendant 2 ans, après avoir été violent contre les forces de l'ordre mardi à St Cyprien. Il s’est excusé à l’audience, mais difficile de nier car il avait été filmé par les caméras de TF1... Son avocate Me Ravyn Issa  s’est dite satisfaite du délibéré, dénonçant toutefois le mode de poursuite choisi pour un jeune inséré et sans antécédent judiciaire.

Le parquet trop sévère?

Certains avocats s'étonnent d'ailleurs de la sévérité du parquet toulousain. 

Exemple : cette jeune femme de 20 ans, placé sous contrôle judiciaire, après avoir reconnu avoir lancé un projectile lors de la manif mardi près de Déodat de Séverac. Le parquet avait requis la détention provisoire.

"On en a discuté avec les confrères et on trouve que le parquet a des réquisitions assez élevées. Ma cliente n'a pas de mention au casier, ça me gêne qu'on demande le maintien en détention en attendant le procès. De telles réquisitions ne sont pas normales pour ce genre de profil," explique son avocat, Maître Guillaume Faugères .

 

Manifs ailleurs en Occitanie
Des lycéens manifestent aussi à Cahors, au lycée Clément Marot et Gaston Monnerville , mais aussi à Revel, en Haute-Garonne, et à Montauban. 

 

(Photo : feu devant le lycée Raymond Naves ce 6 décembre)