Toulouse : des problèmes d'hygiène à la Banque Alimentaire ?

​Est-il temps que la Banque Alimentaire déménage?

Le site, situé avenue de Fronton, quartier Lalande, est infesté de pigeons avec des excréments de volatiles qui jonchent le sol où sont déposées des denrées alimentaires.

 

De nombreux pigeons

Thierry Bastié, le président de la Banque Alimentaire défend sa structure :  "On essaie d'enlever les excréments et on chasse les pigeons grâce au service d'hygiène de la mairie de Toulouse et d'une autre mairie. Si les pigeons sont aussi nombreux, c'est à cause d'un silo à grains détruit il y a peu. Il faut savoir qu'on a très peu de subventions, or un filet à pigeons ça vaut très cher et ce n'est pas efficace! Et nous n'avons pas de problèmes de rat, contrairement à certaines associations qui en ont eu." 

Ceci dit, la direction cherche de nouveaux locaux.

Après vérifications des services municipaux que nous avons sollicité, la ville de Toulouse indique n’avoir pas eu récemment de signalements concernant les problèmes d'hygiène sur ce site. Elle va procéder rapidement à une enquête de terrain et définira les modalités d'intervention s'il y a lieu. Selon nos informations, la ville a fait installer des pièges à pigeons en 2017.

 

Ne pas jeter la pierre aux salariés et aux bénévoles 

Difficile pourtant d'incriminer la quarantaine de bénévoles et les 14 salariés qui font un énorme travail dans les hangars pour collecter, trier et donner de la nourriture à d'autres associations qui ensuite les distribuent aux plus démunis en Haute-Garonne mais aussi dans le Tarn-et-Garonne ou l'Ariège.

Il y a quatre camions et cinq chauffeurs qui ramassent 5 jours par semaine des denrées dans les magasins et grandes surfaces de la région toulousaine.

 

La grande distribution ne joue pas toujours le jeu

La Banque Alimentaire fait face à un autre problème : elle est tributaire de ce que donnent les supermarchés. Conséquence : il y a parfois beaucoup de chips et moins de conserves, de riz ou de café, pourtant plus nutritifs.

En outre, certaines grandes surfaces donnent des aliments inutilisables. Exemple: ces 300kg de denrées souillées de soude caustique, ou ces 80 kg jetés car seule 1 salade était mangeable (le reste pourrissait). 

 

Les fonds européens snobés ?

Par ailleurs, certaines associations ne prennent plus les palettes de nourriture envoyées par Bruxelles, les "FEAD" (fonds européens d'aides aux plus démunis).
​Thierry Bastié, le Président de la Banque Alimentaire toulousaine croit avoir l'explication : "Pour bénéficier de ces produits européens gratuits, il y a  plusieurs règles à respecter et notamment une comptabilité contraignante. Il faut que le stockage soit fait séparément, garder 5 ans d'archives etc. " Ca peut donc être compliqué pour les associations qui ont déjà beaucoup de contraintes au quotidien. 

Thierry Bastié aimerait bien aussi que les associations "bénéficiaires" donnent un coup de main. "Elles doivent participer à la collecte et au tri car c'est pour le bien commun  et nous avons une seule association qui est venue. Chacune devrait mettre la main à la pâte." 

La Banque Alimentaire recherche d'ailleurs des bénévoles pour les aider du lundi au vendredi, de 9h à 16h (contact : 05 61 47 33 01 ou à l’adresse ba310@banquealimentaire.org).

 

LA BANQUE ALIMENTAIRE EN CHIFFRES

La Banque Alimentaire de Toulouse a été fondée en 1986, c'est une association loi 1901, à caractère humanitaire reconnue d’intérêt général. 

14 salariés, 40 à 45 bénévoles

En 2018 : 2800 tonnes de nourriture collectées et 2200 distribuées

 

(B.V. avec C.F.)