Toulouse : 2 à 3 mois de prison avec sursis pour les militants qui avaient libéré des lapins de laboratoire à l'INRA
Publié : 24 mars 2021 à 17h18 par Brice Vidal
Les militants avaient plaidé la relaxe au titre de l'article L214 du code rural : tout animal est un être sensible.
Ils dénoncent un « eugénisme d’Etat ». Deux antispécistes comparaissaient en justice à Toulouse, ce mercredi 24 mars 2021.
En mai 2017, avec une douzaine d’autres militants, ils pénétraient illégalement dans les locaux de l’INRA devenu INRAE, l’institut de recherche agronomique à Auzeville. Et en ressortaient avec une vingtaine des lapines gestantes de laboratoire, libérées de leurs clapiers. L'neuqête de gendarmerie permettait d'identifier les deux mis en cause.
Vincent Aubry, un des militants jugé, assume. Pour lui, les recherches menées à l’INRAE sont inhumaines. Sa coprévenue Solveig était elle poursuivie pour des dégradations, notamment pour avoir déverser de la peinture rouge sur le logo de l’INRA,
« quelques litres de peinture sur un logo l’INRA, qui fait couler des milliers de litres de sang d’animaux » soulignait-elle, dénonçant « la torture d’Etat de l’INRAE » qualifié « d’organisme mafieux » qui « fait naître des animaux pour les torturer et les assassiner ».
Les activistes ont fait de cette audience une tribune politique. S’adressant au président du tribunal Vincent Aubry lâchait avec l'espoir d'une jurisprudence favorable « ici à Toulouse : vous avez l’opportunité de faire évoluer la justice, faire cesser les injustices faites aux animaux ». Pour l’avocat d’un des prévenus Me Marie Voutsas « il n’y a eu aucune violence dans cette action revendicative et militante sur des sujets d’intérêt général : le bien-être animal et l’élevage intensif ».
Le parquet ne l'a pas entendu de cette oreille et demandait 2 et 3 mois de prison avec sursis. Le tribunal suivait les réquisitions et condamnait également les prévenus à verser solidairement 3000 euros au titre des dédommagements, frais de justice etc.