TEMOIGNAGE - Toulouse : Florent s’est battu avec "le cannibale des Pyrénées" pour sauver sa voisine
Il a probablement sauvé la vie de la victime de 72 ans mercredi soir dans le quartier des Chalets.
23 janvier 2022 à 17h26 par Brice Vidal
Encore sous le choc, elle a deux bras cassés et des contusions au crâne, mais l’intervention de Florent lui a probablement sauvé la vie. Mercredi rue de la balance à Toulouse, celui que l’on surnomme le « cannibale des Pyrénées » a agressé cette retraitée de 72 ans avec un bâton « de 5 cm de diamètre » révèlera le parquet.
Il se bat avec le cannibale
Vers 22 heures mercredi dernier, Florent entend « des cris terrifiants » et se précipite à sa porte « je comprends que c’est très grave […] je vois ma voisine à terre, ensanglantée ». Le sauveur prend alors ce qu’il a sous la main « une arme factice que je possède, pour être intimidant au maximum », il menace l’agresseur, lui ordonne de se mettre à terre « ce qu’il fait dans un premier temps », il le désarme et le tient en respect « jusqu’à ce que les voisins arrivent et appellent la police ». Une patrouille met 5 à 10 minutes à arriver, sauf qu’entre-temps l’agresseur se rebelle « je suis obligé de me battre avec lui et l’assommer avec ce que j’ai dans la main » ; un coup de crosse dont Florent n’est « pas fier ».
L’assaillant qui avait fugué de l’hôpital psychiatrique Marchant de Toulouse n’est autre que Jérémy Rimbaud. En 2013, cet ancien soldat de l’Afghanistan avait tué un retraité de 90 ans à Nouilhan (65), avant de tenter de le brûler. Il avait également prélevé, cuisiné et mangé le cœur et la langue du malheureux. Mercredi soir « il était dans un état de transe, avait des propos incohérents et n’est jamais tombé KO » en dépit des coups portés par Florent, qui n’a aucune formation d’autodéfense « je suis juste entrepreneur, mais c’est inné chez moi, ce n’est pas la première fois que j’ai à intervenir dans ce genre de situation. »
La sidération a posteriori et… la pitié
Une fois au commissariat où il a passé une bonne partie de la nuit, pour expliquer les circonstances de son intervention « je vois qu’à un moment tout le monde s’affole, tous les policiers disent c'est lui c'est lui, moi je pense qu’on parle d’une autre affaire… » Là les fonctionnaires lui expliquent qu’il s’agit « de quelqu’un de très dangereux et que j’ai certainement sauvé la vie de Françoise ».
Paradoxalement Florent a alors « presque de la compassion » car « c’est quelqu’un qui a vrillé après avoir servi la nation notamment lors de la guerre en Afghanistan, même si un individu comme lui ne peut pas circuler comme ça… peut-être n’a-t-il pas été assez accompagné ».
Pour Florent « on a évité le pire » car « visiblement il n’était pas guéri : après 3 heures d’évasion le scénario ressemble à 2013, il a une arme à la main et il fracasse le crâne de quelqu’un » heureusement cette fois « ça s’est arrêté à temps… » dira humblement Florent, héros d’un soir à Toulouse.
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