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Tarn. Face au loup, éleveurs et élus demandent à l'État "de prendre ses responsabilités "

Depuis le début de l'année, 16 attaques de loups ont été authentifiées dans le sud du Tarn. Une situation intenable pour les éleveurs qui demandent des solutions à l'État.

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Publié : 19 avril 2022 à 21h19 par Axel Mahrouga

Le léger sourire qui s'échappe de son visage est crispé, le discours fataliste. En novembre dernier, Cédric Carme a subi une attaque de loup sur son troupeau. Cinq mois après les faits, l'éleveur est toujours marqué. « On y pense matin, midi, soir, même la nuit ... Tout le temps ! ».

Depuis le début de l'année, une trentaine de dommages ont été constatés dans les élevages du sud du Tarn, dont 16 où le loup a été reconnu responsable. De deux, le nombre de canidés semble être passé à « 4 ou 5 », selon les observations des éleveurs. La préfecture confirme la présence de deux individus dans la Montagne Noire et un sur le Carroux, entre le Tarn et l'Hérault.

Face à cette menace, déjà quatre exploitants du bassin mazamétain ont d'ores et déjà annoncer jeter l'éponge. Cédric Carme lui, ne veut pas abandonner son exploitation, par fierté du travail accompli. Mais les conditions de travail « sont devenues intenables », confie l'éleveur. Dans le fond du hangar où sont gardés les bêtes, une photo de son enfant est accrochée. « C'est en regardant cette photo que je me remotive », confesse-t-il. 

Lourdeurs administratives, investissements obligatoires

Après son attaque, Cédric Carme s'est équipé. Un portail anti-loup a été dressé dans sa grange. Haut de 2m50, il laisse passer les rayons du soleil pour que ses bêtes puissent voir la lumière du jour. Elles n'ont pas quitté l'étable depuis le 29 novembre, date de l'attaque.

Après les dégâts Cédric Carme a bien tenté de monter des dossiers d'indemnisation, mais à ce jour « je n'ai toujours rien reçu financièrement, les dossiers sont très complexes », constate l'éleveur qui doit désormais poser des dossiers pour l'acquisition d'un patou.

Ces difficultés administratives sont également dénoncées par le président du département du Tarn, Christophe Ramond. Venu rencontrer les représentants de la profession, il demande à l'État « de prendre ses responsabilités. Ce n'est pas aux collectivités à se substituer à l'État ». Même si la prérogative du loup est bien gérée tout en haut de l'échelle administrative française, l'élu n'écarte pas que la collectivité pourrait également participer financièrement pour aider les éleveurs. « Il faut voir ce que la loi NOTRe nous permet de faire. Si on veut maintenir l'élevage dans notre territoire, il faut trouver des solutions ». Président du département et éleveurs se laissent désormais jusqu'au mois de juin pour construire une réponse face à la multiplication des attaques du loup. 

La préfecture rappelle ses engagements

Cette interpellation des services de l'État n'a pas attendu longtemps avant d'avoir une réponse de la préfecture. Par voie de communiqué, la préfecture rappelle l'extension de la zone classée en cercle 2 à 32 communes du département par deux arrêtés pris en février et en mars 2022. Le préfet se rendra d'ailleurs dans un élevage ovin le 6 mai prochain pour exprimer son soutien à la filière.