Tarn : Avec l'épisode de gel à venir, les riverains des vergers inquiets des risques de pollutions

L’épisode de gel prévu ce week-end et possiblement jusqu’en milieu de semaine prochaine inquiète les agriculteurs arboriculteur et viticulteurs du Tarn.L’année dernière, à la même époque, une grande partie de leur récolte avait été détruite à cause du gel sur les bourgeons.

Les vergers de Fontorbes et leur marque, les vergers du sud, répartis sur 325 hectares autour de la commune de Lavaur, avait dû, pour sauver leur récolte, allumer des feux de paille et de gazole. Une pratique formellement interdite.

Des riverains avaient été incommodés et avaient dû être hospitalisés à cause de ces fumées. Depuis, face à cette pollution, les riverains se sont organisés et le gel annoncé ce week-end va conduire à une surveillance accrue des vergers.

« Il y a peu de chances qu'on passe nos nuits dans les vergers, mais tôt le matin moi, c'est certain, je vais y être, explique Olivier Chollet de Vaurais de nature environnement. Les habitants aujourd'hui ont pris ce rôle de lanceur d'alerte et ils sont prêts à faire le nécessaire aussi, à nous tenir informé […] ils ont pris conscience des différents impacts donc c'est clair qu'il y aura de la surveillance ».

Des solutions couteuses et polluantes

Cette année, les vergers de Fontorbes se sont équipés de bougies homologuées, de systèmes de chauffage mobile et sur certains secteurs de systèmes d'arrosage protégeant les pommiers du gel. C'est surprenant, mais arroser les végétaux avant et durant un épisode de gel crée une coque de glace sur les feuilles qui les protègent de la brûlure du gel.

Les collectifs de riverains s'inquiètent aussi du possible manque d’équipements notamment du stock de bougies. Les 75 000 bougies pourraient ne pas suffire si l'épisode de gel dure plusieurs jours. Ils craignent l'utilisation de gasoil pour pallier à ce manque de bougie, ce qui avait conduit l'année dernière à cette pollution par de fumées noires de l'air.

Olivier Chollet de Vaurais nature environnement estime que les solutions sont coûteuses et polluantes. « Le règlement sanitaire départemental interdit le brûlage de quoi que ce soit qui produit des fumées opaques. Il s'avère qu'effectivement les bougies de stéarine, c'est des fumées qui sont blanches qui n'ont rien à voir effectivement avec la paille ou avec le fioul, développe Olivier Chollet de Vaurai. De toute façon c'est de l'investissement en pure perte. pour eux économiquement la bougie c'est pas loin de 10€ la bougie vous imaginez 75 000 bougies, c'est de l'argent qui part en fumée et que nous, on aimerait voir investi dans de l'amélioration de l'existant».

Ils ont déjà obtenu des collectivités, l'installation de systèmes de mesure du vent sur toutes les communes pour avoir des relevés de la vitesse du vent homologué.

Cet épisode de gel inquiète donc les riverains, pour les collectifs écologistes du secteur les épandages de produits phytopharmaceutiques dans les vergers est réellement le problème majeur. Dernièrement, le directeur du verger a été placé en garde à vue pour non-respect de la législation. Il aurait fait pulvériser les produits à des périodes interdites puisque les épandages de produits phytosanitaires ne doivent pas être effectués si le vent dépasse 19 km heure.

Autre sujet qui pose problème l'installation des systèmes d’arrosages des arbres fruitiers pour protéger du gel. En effet, il faut arroser pendant des heures pour assurer une protection efficace. Cette eau est pompée soit dans la nappe phréatique, soit dans les rivières toutes proches ce qui pourrait avoir des conséquences sur le niveau de réserve en eau.

 

Dans la soirée, Lucas Crosnier, le directeur des vergers précise a la rédaction de 100% « qu'il n'y aura bien entendu ni gasoil, ni paille. Les municipalités et autorités départementales ont également été prévenues. La gendarmerie a été invitée à superviser les événements pour attester et assurer le respect de ces engagements ».