Six ans d'inéligibilité requis en appel contre Brigitte Barèges
Le parquet général a requis plus lourdement qu'en première instance contre la maire déchue de Montauban.
28 octobre 2021 à 16h30 par La Rédaction
Six ans d'inéligibilité et 12 mois d'emprisonnement avec sursis: l'avocat général de la cour d'appel de Toulouse a insisté jeudi dans ses réquisitions sur la "culpabilité" de l'ancienne maire LR de Montauban, Brigitte Barèges, condamnée en février pour détournement de fonds publics. "Les faits sont établis et la cour n'aura aucun problème à démontrer la culpabilité de Mme Barèges", a affirmé l'avocat général François Jardin.
Il a requis une peine d'inéligibilité avec exécution provisoire de six ans, rendant impossible une nouvelle candidature lors des prochaines élections municipales, douze mois d'emprisonnement avec sursis et 30.000 euros d'amende. En février, le tribunal correctionnel avait prononcé une peine de cinq ans d'inéligibilité, douze mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende à l'encontre de Mme Barèges, considérant que sa "communication politique" avait été financée avec des "deniers publics".
"Pendant longtemps, il semble qu'il y ait eu confusion entre la commune de Montauban et la personne de Mme Barèges. Et la confusion est toujours prégnante" malgré sa déchéance de son mandat à la tête du chef-lieu du Tarn-et-Garonne, a souligné jeudi l'avocat général. Selon lui, "Mme Barèges n'a pas su faire la différence entre les intérêts de sa commune et ses propres intérêts".
Brigitte Barèges, 68 ans, qui a été maire de Montauban pendant vingt ans, n'a pas souhaité réagir, indiquant seulement "contester" sa culpabilité à la barre. L'affaire, où elle est la principale mise en cause, se déroule entre 2012 et 2014. A l'époque, Mme Barèges est candidate à sa réélection aux municipales. Son ancien chargé de communication Jean-Paul Fourment, évincé à l'issue d'une procédure disciplinaire, indique à la justice avoir été payé par la collectivité pour écrire des articles élogieux envers la maire dans une publication locale, Le Petit Journal. Ces faits surviennent dans un contexte où, selon Mme Barèges, le quotidien La Dépêche du Midi, première publication régionale et historiquement ancrée à gauche, "boycottait toutes les activités de la mairie" montalbanaise de droite, rappelle le président de la cour.
avec AFP.