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Ses profs taxés "d'islamo-gauchistes" : l'Université Jean-Jaurès de Toulouse dépose plainte

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Publié : 12 mars 2021 à 9h51 par Brice Vidal

Islamo-gauchisme : fantasme ou réalité ? Le débat fait rage au sein de l'université française.

 

L’Université Jean Jaurès dépose plainte, après la diffusion de noms d’enseignants chercheurs de la fac toulousaine sur des sites d’extrême droite. Des profs attaqués nommément et taxés « d’islamo gauchistes », un qualificatif repris par la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal et qui a fait l’objet rappelle la direction de l'université "de vives réactions d’incompréhension, voire de défiance dans les milieux universitaires".

Le faculté précise dans un communiqué "ces propos polémiques ont de surcroît été suivis de la publication, sur un site internet, de graves accusations et de propos injurieux, voire diffamatoires à l’égard de collègues de différentes universités, dont la nôtre" et   "appellent une réaction ferme de la part de notre établissement". Les enseignants visés se verront donc "accorder la protection fonctionnelle". Une disposition "qui leur permettra notamment d'engager des actions en justice contre l’auteur de cette publication". L’université a également porté plainte "avec constitution de partie civile auprès du Procureur de la République".

 

Le 2 mars le Conseil d’administration de l'Université Jean-Jaurès avait adopté une motion de défiance (verbatim)

 

« Face aux affirmations récentes relatives à un prétendu mouvement "islamo-gauchiste" à l’œuvre dans les universités françaises, le CA de l'Université Toulouse - Jean Jaurès, réuni en séance plénière le mardi 2 mars 2021, réitère son attachement à la liberté académique inscrite dans le Code de l'éducation et dénonce les propos délibérément polémiques qui tendent à décrédibiliser la recherche en sciences humaines et sociales alors même que celle-ci devrait être défendue haut et fort comme une ressource fondamentale pour comprendre et faire face à la complexité du monde contemporain. Les conseiller·ère·s regrettent profondément que ce type de séquence vienne encore détériorer le lien de confiance entre les communautés universitaires et leur tutelle, lien déjà fragilisé par des mois de crise sanitaire durant lesquels les conditions de vie des étudiant·e·s auraient dû demeurer la préoccupation prioritaire.  Ils·Elles souscrivent pleinement au positionnement exprimé par la CPU dans son communiqué intitulé : « "Islamo-gauchisme" : stopper la confusion et les polémiques stériles » et apportent un soutien entier aux collègues dont les noms sont exposés de façon calomnieuse dans la sphère médiatique. »