Sécheresse : les agriculteurs de la FDSEA 31 menacent de construire leurs propres lacs
Publié : 30 juillet 2019 à 9h09 par Brice Vidal
Le syndicat agricole appelle à la désobéissance civile
Aucun parlementaire de La République en Marche n’avait répondu à l’appel.
Une absence remarquée qui a provoqué l'ire de la FDSEA 31 ce lundi. Le syndicat agricole avait invité l'ensemble des députés et sénateurs de Haute-Garonne à venir discuter des traités de libre-échange et des conséquences de la sécheresse. Le sénateur Pierre Médevielle et un collaborateur d’Alain Châtillon étaient présents. Hormis eux, aucun parlementaire LREM n’était au rendez-vous "on a la faculté de savoir s’inviter chez eux" a tonné Luc Mesbah, secrétaire général adjoint du syndicat d’exploitants FDSEA 31.
La sécheresse : la FDSEA appelle à la "désobéissance civile"
La FDSEA 31 menace de construire ses propres lacs pour faire face à la sécheresse. Actuellement, la Haute-Garonne manque cruellement d’eau et le dernier week-end pluvieux n’y a rien changé.
Depuis 2003 affirme le syndicat agricole : il y a eu onze années où la température estivale a dépassé les 40°, dans le même temps chaque année, 20 000 personnes s’installent sur l’agglo de Toulouse. Pour autant, aucune retenue d’eau n’a été créée. "On marche sur la tête avec ces théories environnementalistes" s'énerve Luc Mesbah. Les pouvoirs publics rechigneraient à construire des retenues artificielles comme en Espagne. La peur d'un nouveau Sivens ?
Les paysans affirment avoir fait les efforts demandés par les pouvoirs publics : "30 000 hectares de maïs en moins en Haute-Garonne" et le recours à une irrigation "intelligente".
Le principal syndicat agricole veut donc construire ses propres retenues d’eau, à l’image du Lot-et-Garonne. Pour Luc Mesbah "Toulouse va être dans une situation de manque d'eau."
Une partie des récoltes déjà détruite
Depuis deux mois, la Haute-Garonne est en période de sécheresse et la FDSEA tire la sonnette d’alarme "il faut impérativement créer ces réserves d’eau" estime le syndicat agricole. L’agriculture française a dû faire appel l'an dernier à du fourrage espagnol, Madrid a misé sur les lacs artificiels pour stocker l’eau contrairement à nous. "On enregistre déjà de grosses pertes au niveau des récoltes dans le département, en raison du manque d’eau" indique Christian Mazas président de la FDSEA de Haute Garonne.
Inquiétude sur les traités de libre-échange
Également au menu des discussions organisées sur le Gaec de Proudhom à Labège ce lundi : les fameux traités CETA et Mercosur. Les agriculteurs dénoncent "la distorsion de concurrence" que l'application de ces traités implique "ils n'appliquent pas les mêmes normes et nous n'aurons pas les moyens de contrôler, notamment concernant le traité entre l'UE et le Mercosur " estime Christian Mazas, Président de la FDSEA 31.
Il est vrai qu'à ce jour, on sait très peu de choses sur les viandes venues du Brésil, du Paraguay ou de l'Uruguay... Est-il vraiment possible de contrôler de telles quantités de produits ? Les paysans de Haute-Garonne sont perplexes.